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N’Djamena à l’épreuve des grosses pluies

N'Djamena à l’épreuve des grosses pluies 1

En cette saison de pluie, les N’Djamenois vivent constamment dans l’angoisse de subir les dégâts des inondations à répétition et l’impraticabilité des routes qui influent sur leurs activités quotidiennes.

Après la pluie qui s’est abattue sur la capitale hier soir, nous avons parcouru les rues du quartier Gassi dans le 7ème arrondissement de N’Djamena. Constat: les habitations complètement inondées et les rues occupées. Gabin, doit sortir de la maison avec ses habits dans le sac. « Je sors de la maison avec une petite culot. Après plus d’une demi heure de marche dans la boue, je fais escale chez une cousine pour me nettoyer et changer d’habits avant d’aller au travail », témoigne-t-il. Un exercice difficile pour certains en cette période.

Non loin de la fondation Dieu Beni à Gassi, toujours dans le 7ème arrondissement, un groupe de personnes, pelles et pioches en main, tente d’évacuer les eaux de pluies. Certains curent les caniveaux, pendant que d’autres creusent la terre pour laisser couler les eaux.

Des initiatives qui causent parfois des brouille. « Nous sommes aussi dans l’eau, ne voyez vous pas ? Pourquoi drainer les eaux par ici ? » se lamente une dame qui n’apprécie visiblement pas le creusage du trou. « Nous essayons juste de faire couler l’eau. D’ailleurs chacun fait comme il peut pour sauver sa maison », rétorque un jeune du groupe.

A Ridina dans le 5ème arrondissement mais aussi Ndjari et Diguel dans le 8ème arrondissement de N’Djamena, la situation est quasi-identique. Des maisons inondées et véhicules engloutis dans l’eau. « Nous sommes dans la vitrine de l’Afrique centrale. Ici, il suffit juste une grosse pluie pour que les gens vivent dans l’eau comme des poissons », ironise un passant en ajoutant que c’est le même problème partout. « actuellement c’est tout le monde qui pleure les dégâts des pluies, chez moi c’est plus grave ».

Un peu plus loin, Ahmat et sa famille vivent presque dans un marécage. difficile pour eux, de trouver le passage. « Ce n’est qu’après 2 à 3 jours que l’eau diminue s’il ne pleut pas. Si j’avais su que je serais immergé de la sorte, je ne serais pas venu habiter ici. depuis qu’il pleut abondamment, je ne suis jamais tranquille. Il faut toujours batailler pour évacuer l’eau de peur d’être englouti » souffle-t-il, le regard fixé sur l’immense étendue d’eau qui se trouve à l’entrée de sa concession.

Le constat est le même à Boutalbagara, Chagoua, Moursal, Ardep-Djoumal et bien d’autres quartiers. On peut voir un peu partout des flaques d’eaux sur les artères et même les grandes voies.

De nombreux ménages sont dans la même situation en ce temps de grosse pluies sans savoir à quel saint se vouer. Et la situation risque de se prolonger quant on sait qu’en août, il pleut presque tous les jours.

Ndjondang Madeleine