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La marche de Wakit Tamma du 26 est autorisée

La marche de Wakit Tamma du 26 est autorisée 1

Ce samedi 26 février 2022, les militants et sympathisants de la coordination des actions citoyennes Wakit Tamma vont marcher de l’Espace Fest’ Africa au Stade Idriss Mahamat Ouya.

Lors de la conférence de presse ce vendredi, la veille de cette marche, le porte-parole de la coordination des actions citoyennes Wakit Tamma Me Max Loalngar regrette que dix mois après l’imposition du Conseil Militaire de Transition, les Tchadiens gémissent, pleurent et sont interdits d’enterrer leurs morts. « Ils sont assassinés, gazés, humilies et torturés. Le 27 avril et le 8 mai 2021, 18 ont été réprimés dans le sang par la junte militaire avec la complicité des autorités françaises. Le 24 janvier 2022 une répression sauvage des manifestants pacifiques à Abéché s’est soldé par la mort de 21 citoyens et de nombreux blesses. Fin 2021, Faya Largeau a enregistre de cas d’assassinats et de nombreux blessés perpétrés par les forces de défense et de sécurité suite à des manifestations paisibles des citoyens », énumère le porte-parole Me Max Loalngar.

Des exactions qui vont se perpétuer dans d’autres parties du pays. « Depuis le 9 février 2022, des tueries crapuleuses et gratuites ont été perpétrées sur la population de Sandanan dans le Moyen Chari par un groupe des « éleveurs », des repris de justice en liberté, sur une population paisible des cultivateurs avec un bilan de 12 morts », dénonce Me MaxLoalngar.

Il constate que les perspectives d’un dialogue inclusif et souverain s’éloignent de jour en jour. « Tout est fait par le Cmt pour qu’il n’y ait jamais de dialogue ou alors un semblant de « dialogue à main carmée ». Nul n’est besoin d’être clerc ou philosophe pour comprendre que les raisons et justifications qui ont présidé au coup d’Etat et à l’accaparement du pouvoir à savoir la paix, la sécurité des personnes et de leurs biens ainsi que le dialogue ne sont plus au rendez-vous», précise-t-il.

Wakit Tamma demande que le gouverneur du Moyen Chari soit suspendus et relevés de ses fonctions ainsi que les autorités militaires et administratives. « Que les auteurs et commanditaires de toutes les tueries de paisibles citoyens depuis l’avènement du Cmt soient arrêtés et mis à la disposition de la justice. Que la séparation des pouvoirs exécutif et judiciaire soit fortement actée pour éviter les interventions intempestives des autorités territoriales et centrales dans la gestion des conflits au Tchad », ajoute Me Max Loalngar qui demande la mise en place d’une commission indépendante et pluridisciplinaire pour faire la lumière sur toutes les tueries, assassinats et disparitions des citoyens depuis l’avènement du Cmt.

La Coordination « se réserve le droit de ne plus croire à un dialogue annoncé, reporté et dont les fondements sont sapés tous les jours par les actions du Cmt de suspendre avec les discussions ouvertes avec le Pcmt dans la perspective d’un dialogue serein, inclusif, souverain et utile au peuple tchadien; d’appeler la population à une désobéissance civile des actions du Cmt sur l’ensemble du territoire ».

Elle demande au président français Emmanuel Macron et à son ministre des affaires étrangères Jean Yves Le Drian de respecter le peuple tchadien et la souveraineté du Tchad.