Politique

Transition : le Conseil de sécurité des Nations-Unies appelé à « s’autosaisir du dossier tchadien »

Transition : le Conseil de sécurité des Nations-Unies appelé à « s’autosaisir du dossier tchadien » 1

Dans un rapport d’une vingtaine de pages, les organisations de la société civile, la diaspora et les personnalités indépendantes tchadiennes déplorent aucun progrès dans le processus de transition politique au Tchad et le non-respect des résolutions de la Commission paix et sécurité de l’Union Africaine.

Trois mois après la mise en place du Conseil Militaire de transition (Cmt), les organisations de la société civile, la diaspora et les personnalités indépendantes pointent du doigt les dérives de la junte au pouvoir et sa la volonté à ne pas respecter le délai de cette transition qui est de 18 mois. « Alors que tous les acteurs politiques et de la société civile font de la révision de la charte de transition un préalable au dialogue national, le gouvernement semble vouloir repousser cette révision à la Conférence Nationale Inclusive et Souveraine (Cnis) », dénonce le rapport. Le seul gage, assure ce rapport est que la junte puisse donner de sa volonté d’engager le pays dans une période de transition crédible est qu’elle accepte qu’une charte consensuelle puisse régir le pays jusqu’à la tenue effective de la Cnis. « Le gouvernement de transition ne précise pas jusque-là le format du dialogue national inclusif. Pourtant la majorité des Tchadiens est unanime sur le fait que ce dialogue doit revêtir un caractère souverain à travers la mise en place d’une commission multipartite indépendante chargée de son organisation », regrettent ces organisations qui s’inquiètent de la recrudescence de l’insécurité et des violations des droits de l’homme.
Pour elles, le recensement des militaires et le désarmement des populations annoncé par la junte au pouvoir traduit une intention manifestement claire de mieux contrôler l’appareil sécuritaire pour renforcer son pouvoir et vider de leurs contenus les reformes d’envergure prioritaires devant découler de la Cnis avec l’appui technique et financier des partenaires extérieurs.
Les organisations et personnalités dénoncent les violations des droits de l’homme. « La junte militaire a entravé les initiatives citoyennes de plusieurs organisations d’organiser des manifestations pacifiques. Certains défenseurs des droits humains ont été intimidés et des citoyens ont subi des sévices corporels », dénonce le rapport.
Tout en demandant au Conseil de sécurité de « s’autosaisir du dossier tchadien afin que des options axées sur un État de droit soient envisagées dans cette phase, ces organisations exigent la réforme de l’armée. « Nous demandons la mise en place d’un groupe de contact des partenaires du Tchad et exigeons que sous l’égide de l’Ua, des discussions autour de la proposition de charte nationale de transition soient entreprises rapidement entre la junte militaire et les forces vices de la nation en vue de son adoption en tant que loi fondamentale en attendant une éventuelle révision proposée par la Conférence Nationale Inclusive et Souveraine ».

Stanyslas Asnan