Politique

Bloqués sur le chemin de l’exil

Bloqués sur le chemin de l'exil 1

Ils ont mis leur menace en exécution. Les lauréats professionnels de l’éducation en instance d’intégration ont voulu quitter collectivement le Tchad ce jeudi 24 juin 2021 pour tenter leurs chances ailleurs après, 10, 13, 15 ans de chômage et plusieurs tentatives de pressions sur le gouvernement par des diverses manifestations. Mais ils ont été dispersés à coup de grenades lacrymogènes par la police antiémeute.

Ils sont plus de cinq cents lauréats à vouloir quitter le Tchad ce jeudi 24 juin 2021. Minus des valises, couchages et ustensiles, ces lauréats ont pris d’assaut la bourse du travail, l’endroit indiqué pour le départ. Avant de partir, ils ont fait leurs adieux à leurs familles et au peuple tchadien. Pour le porte-parole de ces diplômés, Neuzilka Emmanuel, c’est un grand jour pour eux d’exécuter leur menace des manifestations sans succès. « Nous avons mené plusieurs démarches auprès de nos autorités qui sont restées sans solution. L’heure n’est plus au dialogue, nous allons partir », precise-t-il avant d’ajouter que c’est par refus d’être esclaves chez eux, qu’ils partent.
Pour, Nanga Thierry, président de la plateforme de ces lauréats, il est inadmissible et inacceptable pour eux après une formation professionnelle de continuer à chômage. « Soyons sérieux dans ce qu’on est en train de faire pour qu’il y ait la libération totale du peuple tchadien », estime-t-il.
Après les messages d’adieux, l’heure est venue pour eux de s’exiler. Les tentatives des leaders syndicaux et de la société civile tels que Gounoung Vaïma Ganfaré et Younouss Madjir de L’Union des syndicats du Tchad (Ust) et Max Loalngar de Wakit-tamma, ont été vaines.

Mais, cent mètres à peine après leur départ de la bourse de travail pour Kousserie, au Cameroun, ils ont été dispersés par la police antiémeute du Groupement mobile d’intervention de la police (Gmip), qui ont fait usage de gaz lacrymogène. Dans la foule, c’est le sauve qui peut.
Le dialogue avec les autorités est donc relancé et actuellement, c’est l’Ust, le syndicat des enseignants du Tchad et la Ligue tchadienne de droit de l’homme qui mènent la médiation en vue solution.

Nadjita Namlengar