Politiquepresidentielle

Le show d’Idriss Déby

Le show d’Idriss Déby 1

Le président sortant Idriss Déby Itno, candidat à un 6ème mandat a lancé sa campagne présidentielle ce samedi 13 mars 2021. Il promet entre autres des meilleurs conditions d’études, un meilleur système de santé et le recrutement des enseignants.

Entre bilan, message de paix, défense, invectives et promesses le président sortant Idriss Déby Itno, vêtu de djellaba blanc, casquette et écharpe à l’effigie de son parti a fait le show pendant près de deux heures devant une dizaine de milliers de ses militants et sympathisants. « Quand je vois cette mobilisation, je comprends parfaitement pourquoi certains se sont retirés après avoir décidé de se présenter à la présidentielle. Ils n’ont pas tort parce que devant nous les 113 partis politiques, il y a un vide », a-t-il lancé l’encontre des opposants qui ont retiré leurs candidatures.

Le chef de l’Etat dresse un bilan positif de son mandat en termes du taux d’accès à l’eau potable, bien qu’il reconnait en sus que cela demeure encore un problème dans le Tchad profond. « En 2016, nous étions à un taux d’accès de 52 % et aujourd’hui 76% des Tchadiens ont accès à l’eau potable », précise-t-il.

D’après lui, les Tchadiens dans leur ensemble n’aspirent qu’à la paix, à la stabilité, à la concorde nationale et au brassage. Le Tchad, assure-t-il est un pays démocratique. « Des centaines des partis politiques sont créés et fonctionnent normalement. Les associations de la société civile sont créés et jouent leur rôle. La presse et les radions se sont multipliés et personne ne les inquiète pour leur prise de position. Alors aujourd’hui un certain nombre de Tchadiens qui sont partis se coaliser et se prostituer avec le diable pour détruire le Tchad », lance-t-il à l’endroit des activistes et opposants à la diaspora qu’il accuse la majorité d’entre eux d’avoir détourné et volé l’argent du pays.

« Le temps de la colonisation est passé depuis 70 ans »

Droit dans ses bottes et fidèle à lui-même, le chef de l’Etat sortant Idriss Déby Itno qui se défini comme un panafricaniste invite ceux comptent sur la communauté internationale ou la France de redescendre sur terre. « Homme libre au sens propre du terme, le temps de la colonisation est passé depuis 70 ans. Nous sommes nous-mêmes, entre nous-mêmes dans notre pays mais certains croient encore aujourd’hui que ceux qui nous ont colonisé hier peuvent encore changer des choses au Tchad. Je dis non, nous sommes des patriotes, nous aimons notre pays et nous n’avons pas un Tchad de substitution », dénonce le candidat du Mps qui lance : « je leur dit han, damboula anakou. Je suis un homme libre, un panafricaniste puissant et mourra pour l’Afrique comme je mourrai pour le Tchad ».

Le candidat du Mps invite les Etats-Unis qui souhaite envoyer 300 observateurs d’envoyer plus. « Hier, j’ai entendu que l’Ambassade américaine veut envoyer 300 observateurs. Non, l’Amérique est une très grande puissance, elle n’a qu’à envoyer 300.000 observateurs », ironise-t-il.

Des promesses de campagne

Pour l’éducation nationale, le candidat Idriss Déby Itno promet sans pour autant donner plus de détails « des réformes profondes » et le « recrutement massif » des enseignants pour respecter le ratio maitre-élève.

Sur la santé, il affirme mettre « tout en œuvre pour que le dernier village du pays ait un spécialiste de la santé ». Aux étudiants, il promet des « meilleures conditions en matière de transport et de nourriture ». Sur la question de recrutement 20.000 diplômés sans emploi, il entend mettre sur pied un organe constitué des diplômés chômeurs eux-mêmes pour participer au recrutement.

Sur la question du genre, il siffle la fin des 30 %. « Au lendemain de cette élection, nous allons sortir de cette histoire de 30% et aller vers la parité. Et le signe le plus patent, vous le verrez, aux futures élections législatives et communales, la femme tchadienne prendra sa place », a-t-il renchérit.

Pour mettre fin aux conflits intercommunautaires qui endeuillent chaque année une centaine de familles, il promet le recrutement de 10.000 jeunes dans l’armée.

Stanyslas Asnan