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Au moins 274 journalistes emprisonnés, un record dans le monde

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Le rapport de l’enquête mondiale du Comité pour la protection des journalistes (Cpj) révèle qu’au moins 274 journalistes sont emprisonnés à cause de leur travail cette année, dépassant ainsi le record de 272 en 2016.

Parmi les pays qui ont emprisonné le plus grand nombre de journalistes dans le monde se trouve en premier lieu la Chine qui est considérée par le Comité pour la protection des journalistes comme le pire geôlier au monde pour la deuxième année consécutive pour avoir « arrêté plusieurs journalistes suite à leur couverture de la pandémie », suivie de la Turquie, qui « continue de juger des journalistes en liberté conditionnelle et d’en arrêter de nouveaux ».
L’Égypte occupe la 3ème place pour n’avoir « ménagé ses efforts pour maintenir en détention des journalistes n’ayant été reconnus coupables d’aucun crime » et l’Arabie saoudite.
D’après le rapport, parmi les pays dans lesquels le nombre de journalistes emprisonnés a augmenté significativement se trouvent la Biélorussie, où « des manifestations de masse ont eu lieu suite à la réélection contestée du président ». Le Comité pour la protection des journalistes illustre que des policiers ont arrêté à Minsk un photojournaliste lors d’un rassemblement de l’opposition pour protester contre les résultats officiels de l’élection présidentielle le 26 septembre 2020. « Les autorités ont arrêté des dizaines de journalistes en 2020 et condamné bon nombre d’entre eux à des détentions administratives et à des amendes », ajoute le rapport. Après la Biélorussie, vient l’Éthiopie, où « les troubles politiques ont dégénéré en conflit armé ».
Le rapport précise que les gouvernements des pays qui ont arrêté ces journalistes qui couvraient le Covid-19 ou l’instabilité politique ont retardé les procès, restreint les visites et ignoré le risque sanitaire accru en prison. « Au moins deux journalistes sont morts après avoir contracté la maladie en détention », révèle le rapport.
Selon ce même rapport un nombre sans précédent de 110 journalistes ont été arrêtés ou inculpés en 2020 aux Etats-Unis et 300 autres agressés, majoritairement par les forces de l’ordre, selon le U.S. Press Freedom Tracker. « Au moins 12 journalistes font encore l’objet d’accusations criminelles, dont certaines sont passibles de peines d’emprisonnement. Les observateurs ont déclaré que le climat politique polarisé, la militarisation des forces de l’ordre et le discours au vitriol à l’égard des médias s’étaient manifestés lors d’une vague de protestations, éradiquant ainsi les normes qui permettaient autrefois aux journalistes de bénéficier de la protection de la police », rapporte le Cpj.
Le rapport déplore que l’absence de leadership mondial sur les valeurs démocratiques aux des États-Unis où le président Donald Trump n’a cessé de dénigrer la presse et s’est rapproché de dictateurs comme le président égyptien Abdelfattah el-Sissi a contribué à perpétuer la crise.

Stanyslas Asnan