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Samuel Eto’o : « Si j’avais une autre couleur, on ne devait pas contester que j’étais le numéro 1 ».

Samuel Eto’o : « Si j’avais une autre couleur, on ne devait pas contester que j’étais le numéro 1 ». 1

Arrivé à N’Djaména dans le cadre de la finale du programme ’’l’Ecole des champions’’, qui a réuni une cinquantaine de jeunes âgés de 10 à 15 ans et qui rêvent de devenir un jour des grands footballeurs, l’international camerounais Samuel Eto’o Fils s’est servi de son expérience et son parcours pour leur prodiguer des conseils. Nous partageons avec vous l’essentiel de son message.

« Le début de la réussite, c’est le rêve. Il y a quelques années, quand je voulais ressembler à certains joueurs comme Japhet Ndoram qui était une référence pour moi, c’était mon rêve. J’étais jeune comme vous. J’étais à la Kadji Sport Academy avec une trentaine d’autres jeunes de mon âge. Même si nous étions amis, chacun de nous nourrissait l’ambition de devenir le footballeur de demain.
Vous allez me dire pourquoi moi mais sachez que c’est parce que Dieu a voulu que ça soit moi. Mais d’un autre côté, je me suis donné les moyens pour devenir ce que je suis devenu aujourd’hui. J’avais le talent et la tête qui allait avec mais surtout j’avais l’ambition d’écrire mon histoire, ma propre histoire. Et je suis allé chercher mon histoire.
Je demande à chacun de vous de chercher à écrire son histoire et je pense que vous avez le talent qu’il faut. La question qui s’impose, c’est celle de savoir est-ce que vous voulez devenir des grands footballeurs ? Beaucoup de jeunes veulent devenir des footballeurs pour gagner de l’argent. Mais sachez que vous ne serez pas des grands joueurs parce que vous voulez gagner de l’argent. Par contre, quand vous-êtes le numéro 1, vous gagnez le salaire qu’il faut. Alors je vous souhaite de devenir les numéros 1, déjà pour notre pays le Tchad et pour notre beau et cher continent africain.
Soyez toujours fier d’être africain. J’ai dit partout où je suis allé que je suis doublement plus fort que les autres. Parce que je suis africain et je n’ai pas eu les possibilités comme les autres. Je nageais dans les eaux troubles avec mes amis blancs, asiatiques et le reste du monde et d’autres ont pensé que j’étais le numéro 1.
Je pense parfois que si j’avais une autre couleur, on ne devait pas contester cela mais cela ne me préoccupe pas plus que ça.
Je vous souhaite une belle carrière devant vous et si jamais vous avez besoin du conseil, ma porte sera toujours ouverte. Je prendrai toujours un avion pour vous rejoindre, peu importe où vous serez ».
L’emblématique numéro no 9 camerounais va sélectionner 15 jeunes qui bénéficieront d’une bourse de deux ans pour intégrer la Kadji Sport Academy de Douala où il a été formé lui aussi.

Stanyslas Asnan