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Entre la covid-19 et l’inondation, les défis de la rentrée 2020-2021

Entre la covid-19 et l’inondation, les défis de la rentrée 2020-2021 1

A la veille de la rentrée scolaire 2020-2021, le secrétaire général du syndicat des enseignants du Tchad, Mbaïriss Ngartoïdé Blaise revient sur les défis liés à la Covid-19 et les inondations. Les revendications des enseignants ne sont pas du reste.
Entre la Covid-19 et l’inondation quels sont les défis de la rentrée 2020-2021 ?
La rentrée scolaire 2020-2021 est justement plein de défis, le coronavirus d’un côté et les inondations de l’autre côté, aussi ce que les enseignants attendent de l’Etat. En ce qui concerne le coronavirus où la Covid-19, les autorités semblent maitriser la situation, raison pour laquelle les examens de fin d’année se sont passés dans des belles conditions y compris la deuxième série des épreuves écrites du baccalauréat aura lieu (Ndlr : l’entretien a eu lieu le 15 septembre). Le problème c’est comment allons-nous respecter les mesures barrières quand toutes les classes vont reprendre simultanément ?
Au sujet des inondations, j’avais toujours dis que gouverner c’est prévoir. Le gouvernement doit toujours prévoir en cas de catastrophe naturel, comment être résilient pour ne pas que les enfants restent à la maison. Nous n’allons pas dire que la Covid-19 et les inondations sont là pour arrêter l’école. Le gouvernement et ses partenaires financiers et techniques doivent très rapidement s’atteler sur ces questions pour les résoudre. Ce sont les défis!
A votre avis, existe-t-il suffisamment d’infrastructures et d’enseignants pour éclater les salles de classes afin de respecter les mesures barrières ?
Je disais tantôt que gouverner c’est prévoir ! À quand la fin de la guerre contre l’épidémie ou la pandémie ? Personne ne le sait. C’est pourquoi dans un pays, les gouvernants doivent prévenir des telles situations. Nous avons malheureusement eu l’argent du pétrole qui n’a pas servi à diversifier l’économie afin de faire face à toutes les exigences de la vie comme la pandémie de coronavirus. Nous attendons que l’Etat soit debout pour nous réunir les conditions de reprise.
Pour respecter la distanciation physique dans les établissements scolaires face aux manques d’infrastructures d’accueil, le gouvernement doit faire appel très rapidement à ses partenaires techniques et financiers qui doivent aider pour que les mesures prises par les hautes autorités du pays puissent être appliquées sur le terrain. Cela veut dire que le nombre d’élèves par classe doit être revu en baisse. La Covid-19 est arrivée, elle est là et elle vivra avec nous comme le sida et le paludisme. Il appartient aux plus hautes autorités de prendre des dispositions pour que les populations, dont les enseignants et élèves ne soient pas contaminés. Il est clair que la balle est dans le camp de ceux qui ont le privilège de gouverner ce pays de faire en sorte que l’école ne s’arrête pas.
L’arrêté 256 du ministère de l’éducation nationale et de la promotion civique fixe la rentrée pour le 1er octobre 2020. Quelle est la situation dans l’arrière-pays ?
Dans les villages où les écoles sont construites en pailles, il va falloir leur trouver des solutions. Je suis de ceux qui, juste après la période coloniale, ont fréquenté dans les écoles en pailles, mais on respectait la date de la rentrée effective du 1er octobre. Est-ce que le ministère veille à ce que la rentrée soit effective ? Celà relève de son domaine de compétence. Aujourd’hui, nous ne sommes pas dans un environnement d’hier, car la situation a considérablement changé. Hier, il y a encore des pailles pour construire les hangars, mais ces pailles sont détruites aujourd’hui par les animaux dont on n’a pas créé de zone de transhumance. Raison pour laquelle, les autorités doivent créer des conditions d’accueil des élèves dans l’arrière-pays. Le ministre doit se mettre à l’œuvre.
Les syndicats sont-ils satisfaits de leurs revendications ?
La liste est très longue ! Je ne sais pas si le ministre de l’éducation nationale en faisant sa déclaration relative à la rentrée a pensé à tous les cahiers de doléances. Nous avons envoyé un document intitulé ‘’les points d’attention relatifs à la résolution définitive de la crise sociale’’ qui est resté sans réponse. Cela veut dire que l’année scolaire 2020-2021 serait certainement très perturbée si toutes les revendications ne sont pas prises en compte. Nous sommes des régulateurs, nous alertons, attention voici ce que revendique ceux à qui vous avez confié la charge de l’éducation de vos enfants. Mais personne ne nous a appelés. Au moment venu, si la base dit non, on serait obligé de venir à la charge pour pouvoir demander ce qu’ils veulent, c’est-à-dire aller en grève.
Concrètement, nous avons le gel des effets financiers des avancements qui n’est pas levé alors que c’était censé être fait. La carrière est en souffrance, ce qui arrange un fonctionnaire c’est les avancements, les reclassements, la confirmation etc. Le titre de transport qui est un décret à respecter n’est plus respecté. Depuis 2014, nous avons accumulé 2 titres de transport, soit chaque trois ans.
Pour une rentrée réussie, qu’est-ce que vous préconisez ?
Quand on dit qu’une rentrée est réussie, c’est lorsque toutes les conditions sont réunies pour que les reprises des cours soient effectives. Les enseignants attendent que ces conditions soient réunies et que les exigences soient remplies pour qu’il n’y ait pas de problème.

Propos recueillis par Bienvenu Daldigué