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Le ministre de la défense poursuivi en justice

Le ministre de la défense poursuivi en justice 1
Le collectif d’avocats du militaire Galmaï Tchouwi Togou, giflé le 29 avril dernier par Mahamat Abali Salah, Ministre Délégué à la Présidence, Chargé de Défense et de Sécurité annonce que leur client va saisir la justice.
Beaucoup de choses ont été dites depuis le mercredi 29 avril dernier après que le militaire ait été giflé par le ministre à l’entrée de l’hémicycle allant de ses supposées excuses à son manque de respect. Mais rien de tout cela n’est vrai assure l’un de ses avocats Me Alain KAGONBE. « Galmaï Tchouwi Togou n’est pas Gendarme, contrairement à ce qui se dit sur la toile, mais un Agent de la Garde Nomade et Nationale en service au Palais de la Démocratie», informe l’avocat qui précise que son client était en compagnie de cinq  de ses frères d’arme dont quatre gendarmes et une dame de la GNNT. «Alors chef de poste, il avait, en application des mesures barrières de lutte contre la pandémie du coronavirus dont le lavage obligatoire des mains imposé à tous à l’entrée de l’Assemblée Nationale, demandé poliment au ministre et sa suite de descendre pour accomplir ce geste simple devenu rituel qui est se laver les mains à l’eau et au savon déposer gracieusement devant le portail», a-t-il poursuivi.
Selon Me Alain Kagonbé, devant le refus ostentatoire du Ministre, la sécurité du palais a fini par se soumettre à sa volonté et a levé la barrière afin de laisser passer Abali Salah et sa suite. «Après avoir traversé la barrière et une fois à l’intérieur de l’Assemblée, le Ministre a fait arrêter sa voiture à environ 20m pour descendre et revenir vers la sécurité. D’un air très agressif, il a traité Galmaï de chien, sur quoi, ce dernier a poliment répondu qu’il n’est pas un chien. Qu’il demandait juste le respect des instructions données par sa hiérarchie», témoigne l’avocat qui révèle que le Ministre a retiré le pistolet de Galmaï attaché à sa taille pour lui asséner un violent coup de crosse en plein visage sous l’œil gauche tout en ordonnant à ses gardes de corps de le ligoter. «Conscient de n’avoir commis aucune faute, Galmaï a légitimement refusé de se laisser ligoter et il s’en est suivi une séance de bastonnade à coups de crosses, coups de poings et coups de ranges. Son état critique lui vaut en ce moment des soins intensifs dans un centre hospitalier de la place», ajoute-til.
Pour lui, «ce spectacle indigne, odieux et honteux qui défie tant les règles républicaines, protocolaires que la politesse administrative s’est déroulé en plein jour, devant de centaines de témoins, en plein siège de l’Assemblée Nationale, figure emblématique de la Démocratie et des Libertés, monument de la fierté et de l’orgueil de tout un peuple».
Il estime que le refus de se laver les mains et l’agression des Agents de sécurité par le Ministre et ses gardes de corps est un scandale qui sera inscrit dans les annales de la République. « En cette période critique de la pandémie de coronavirus, on ne saurait jamais avoir des mains trop propres pour refuser de les laver. On ne saurait brandir ni titre, ni grade pour se soustraire aux mesures salutaires prises par notre gouvernement. Pire, Mahamat Abali Salah en sa qualité de membre de gouvernement, ne saurait désavouer publiquement le gouvernement en donnant un mauvais exemple dans l’exécution d’une décision qu’il a lui-même participé à son élaboration», poursuit l’avocat qui qualifie son attitude d’une rébellion contre une décision gouvernementale.
Le conseil deplore en outre le silence complice des élus du peuple malgré la gravité des faits. «Loin de se laisser humilier, bastonner, injurier sur son lieu de travail par des citoyens qui ne se croient pas concernés par la Loi, même Ministre, Galmaï qui est surpris par la légèreté affichée par l’Assemblée Nationale qui a continué son débat tranquillement comme si de rien n’était après des  »excuses entre Grands » entend poursuivre le Ministre et sa suite».
Stanyslas Asnan