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Gabon: Sylvia Bongo et son fils Noureddin écopent de 20 ans de prison ferme

Gabon: Sylvia Bongo et son fils Noureddin écopent de 20 ans de prison ferme 1

La cour d’appel de Libreville a condamné mercredi à 20 ans de réclusion criminelle l’ancienne Première dame, Sylvia Bongo Valentin, et son fils Noureddin Bongo Valentin. Le verdict, prononcé en leur absence et celle de leurs avocats, les sanctionne notamment pour détournement de fonds publics.

Cette peine sévère correspond aux réquisitions du parquet, qui avait requis 20 ans de prison et 100 millions de francs CFA d’amende (environ 152 000 euros) contre les deux accusés.

Le procès s’est déroulé par contumace. Les accusés, actuellement en exil à Londres, ainsi que leurs avocats, ont boycotté la procédure, qu’ils qualifient de « politique » et de « mascarade judiciaire » orchestrée par le régime de transition.

La cour criminelle spécialisée, présidée par Jean Mexant Essa Assoumou, a jugé Sylvia Bongo coupable de « recel et de détournement de fonds publics et de blanchiment de capitaux, usurpation de fonds et d’instigation au faux ». Son fils Noureddin a, quant à lui, été reconnu coupable de « détournement de deniers publics, de concussion, d’usurpation des titres et de fonction, de blanchiment aggravé de capitaux et d’association de malfaiteurs ».

Outre la peine de prison, tous deux ont été condamnés à payer solidairement 100 millions de francs CFA d’amende.

Les conséquences financières du jugement sont colossales. Pour le préjudice subi par l’État gabonais, qui s’est constitué partie civile, Noureddin Bongo a été condamné à verser plus de 1 201 milliards de francs CFA (1,8 milliard d’euros). L’ancienne famille présidentielle devra également payer 1 000 milliards de francs CFA à l’État au titre de préjudice moral.

L’affaire ne s’arrête pas là. Dix anciens proches collaborateurs des Bongo, pour la plupart arrêtés lors du coup d’État de 2023, comparaissent encore jusqu’au 14 novembre. Ils sont accusés notamment de complicité de détournement de fonds publics, corruption active, concussion, faux et usage de faux, association de malfaiteurs et blanchiment de capitaux.