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Des avocats réclament justice pour la famille de Mbaïguedem Richard

Des avocats réclament justice pour la famille de Mbaïguedem Richard 1

Le collectif des avocats de la famille de Mbaïguedem Richard, un jeune décédé en mai 2019 suite à des tortures dans commissariat de police de N’Djamena, dénoncent au cours d’un point de presse ce vendredi 15 novembre 2019, un déni de justice et interpellent les autorités à rétablir la famille dans ses droits.

Après la mort de Mbaïguedem Richard le 08 mai 2019, une plainte a été déposée pour « détention arbitraire et torture », informe l’un des avocats de sa famille, Me Frédéric Nanadjingué. Le jeune homme de 19 ans a fait l’objet d’une détention dans les locaux du commissariat du 6ème arrondissement de N’Djamena suite à une bagarre avec un jeune de sa tranche d’âge, rappelle-t-il. Ce dernier sera libéré, mais Richard, lui, sera maintenu durant plusieurs jours par l’officier en charge du dossier, « cousin du compagnon de bagarre de Richard », relève Me Frédéric. Richard restera en détention pendant plus d’une semaine sans prorogation de garde à vue, en violation de l’article 282 du code de procédure pénale, fait remarquer l’avocat qui poursuit que privé en outre de nourriture, le jeune a eu des malaises qui lui ont été par la suite fatals.

Après le dépôt de la plainte, le parquet a saisi la police judicaire pour une enquête préliminaire, renseigne Me Frédéric. Celle-ci a auditionné les représentants de la famille endeuillée et quelques officiers cités dans la plainte. Mais les procès-verbaux transmis au parquet ont été refoulés pour auditions complémentaires. Depuis, les choses ont pris une mauvaise tournure, déplore l’avocat qui précise que le rapport de courtoisie qu’il avait avec les Officiers de police judiciaire (Opj) chargés de l’audition a fait place à la discourtoisie. « Aux dernières nouvelles, les opj concernés par les auditions complémentaires seraient affectés ailleurs. Le parquet à son tour dit avoir donné des consignes mais nous sommes dos au mur », s’offusque Me Nanadjingué pour qui, il ressort de cette situation qu’au Tchad, la loi est faite pour être appliquée au citoyen lambda mais ne concerne pas ceux qui sont censés veiller à son application. « Sinon comment comprendre qu’une telle bavure policière ne puisse aucunement émouvoir les autorités? », s’interroge-t-il.

Face à cette situation, il interpelle les autorités judiciaires et le gouvernement à prendre leur responsabilité pour rendre justice à la famille de Mbaïguedem Richard.

NM