Economie

Entreprendre au Tchad, difficile mais pas impossible

Entreprendre au Tchad, difficile mais pas impossible 1

L’ambassade des Etats-Unis au Tchad a organisé ce mercredi 30 octobre 2019 dans ses locaux, une conférence-débat sur le thème : « quel écosystème entrepreneurial pour un développement durable au Tchad ? »

Initiées par les bénéficiaires du programme d’échange réciproque, une des composantes de l’initiative pour les jeunes leaders africains Yali, cette conférence a vu la participation de différents entrepreneurs et panélistes qui ont échangé sur le climat et l’environnement entrepreneurial au Tchad, des difficultés que rencontrent les jeunes entreprises et le diagnostic de l’écosystème entrepreneurial Tchadien.

Selon Israël Djonabaye, lauréat de la bourse Mandela Washington, entreprendre au Tchad est un véritable parcours de combattant. « C’est vrai qu’il y’a une réelle volonté chez les jeunes, mais aussi un manque d’innovation. Les tchadiens veulent adopter les méthodes qui viennent d’ailleurs et pourtant notre environnement n’est pas le même » informe-t-il. Il y’a beaucoup à faire à tous les niveaux, et la formation est très importante a-t-il ajouté. Toutes les entreprises n’ont pas accès aux formations qu’il faut « si possible, il faut introduire des structures d’accompagnement et des systèmes entrepreneurials dans notre système éducatif. Les entrepreneurs ont besoins de formation et d’incubateurs qui ont un rôle crucial dans la création d’une entreprise », notifie Israel Djonabaye.

Le Tchad manque cruellement d’incubateurs, on en est qu’a 6 seulement a souligné Abdelnasser Daoud Kinefour, consultant en accompagnement des startups. D’après le consultant, les grosses entreprises ne travaillent pas assez avec les PME. « Il faut qu’ils fassent partie des accompagnateurs des jeunes entrepreneurs. Et il y’a toujours des incohérences sur nos législations. On donne souvent de fausse information que nous n’arrivons pas à gérer, et à la fin nous perdons toute crédibilité au niveau international », informe -t-il.

Pour l’entrepreneuse Nérolel Claude Beassoum de Yali Tchad, l’écosystème entrepreneurial au Tchad n’existe pas. Chacun se débrouille comme il peut, et les problèmes auxquels font face les entrepreneurs découragent bon nombre de jeunes à créer une entreprise. « Les tracasseries comme l’accès au financement, le prix élevé des impôts et de la mairie, les loyers trop élevés sont des facteurs non favorables », se lamente-t-elle.

Les jeunes entrepreneurs ne sont pas sérieux a martelé Djondandi Taitouin, conseiller à la jeunesse et à l’emploi au ministère de la promotion des jeunes, des sports et de l’emploi. « Il n’y a pas de diversification sur les projets qu’ils nous présentent. Quand ils reçoivent des financements, ils se volatilisent avec et on entend plus parler d’eux. Et pourtant précise- t-il, le Tchad est un pays idéal pour entreprendre car la population tchadienne est très dynamique avec 50% de population jeunes.

Le Yali est une initiative du Département d’Etat Américain qui a commencé en 2010. C’est un programme formé de trois composantes, la bourse Mandela Washington, la Yali Network et les Centres Régionaux de Leadership YALI et qui vise à soutenir les jeunes leaders africains dans leurs efforts pour stimuler la croissance et la postérité, renforcer la gouvernance démocratique et améliorer la paix et la sécurité sur le continent africain.

Fakeugnba Kedai Edith