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Ciné-clubs : un danger pour les mineurs

Ciné-clubs : un danger pour les mineurs 1

Les ciné-clubs sont des lieux de distraction pour toutes les catégories d’âge. Pourtant, certains films présentant de scènes interdites à certaines catégories d’âge. Les responsables de ces clubs s’en foutent.

Dès la fin du jour, on remarque la présence des mineurs dans les cinés clubs avant même le branchement des appareils. Filles comme garçons se disputent les places pour être devant afin de bien suivre le film qui sera projeté. Surtout, quand il s’agit de films à succès comme «24 heures chrono », « El diablo », « Force du cœur », etc.

A la fin de la projection, en rentrant ou le lendemain au moment de retrouvailles entre amis, ceux-ci décrivent les actions vécues du début jusqu’à la fin. Parmi ces films ou séries, certains sont interdits au moins de 12 ans, 14 ans et 16 ans. On peut lire à l’écran, pendant la projection de ces films. Mais cela n’est manifestement pas respecté par les détenteurs des cinés clubs ou les enfants eux-mêmes.

Pourtant, les programmes sont souvent affichés sur des petits tableaux posés au bord des rues. Pour Alex, détenteur d’un ciné-club, son entreprise est ouverte à tous. « On ne peut pas chasser les clients. Les enfants sont aussi des clients comme les adultes. C’est aux parents de prendre leur responsabilité étant donné que nous jouons des films qui doivent attirer la clientèle. S’il s’avère qu’ils sont interdits aux mineurs, ce n’est pas de notre faute », plaide-t-il.

Certains parents démunis sont résignés face à ce phénomène. « Lorsqu’on n’a rien pour occuper les enfants à la maison, ils sont obligés d’aller là où ils veulent, surtout pendant les vacances » explique Ngaro, père de famille. Mais pour Nekarmbaye, cela les expose à des comportements peu commodes. « Les actes violents de certains acteurs de ces films sont de nature à détruire leur éducation. Certains deviennent mêmes des voleurs et passent leur temps à chaparder les jetons des parents », de désole-t-elle.

La fréquentation des ciné-clubs par les mineurs est due aussi à l’influence de leurs amis. Être avec les camarades et ne pas savoir de quoi ils parlent créer un complexe chez certains mineurs et c’est ce qui les pousse à faire pareil. Pour Adamou, 13 ans, « quand tu es avec les amis, ils racontent ce qu’ils ont suivi au ciné. N’ayant regardé cela, tu ne peux pas parler et ils se moquent de toi ».

Selon Arnaud Ndilmbaye, sociologue et journaliste, ce qui pousse les enfants à fréquenter les ciné-clubs est leur curiosité. Cependant, ce ne sont pas tous les films qui doivent être suivis. « Aller au cinéma n’est pas du tout un problème en soi donc les mineurs peuvent s’y rendre et tirer un certain nombre d’avantages surtout sur les films à caractère éducatifs. Mais cela ne va pas sans conséquence du fait que les enfants viennent sans les parents et qu’au ciné, il y a très souvent des films à caractère violent. Des films d’horreur par exemple amènent les enfants une fois à la maison d’essayer de reproduire certaines scènes et actions », souligne-t-il. C’est d’ailleurs ce qui contribue aux mauvaises habitudes chez les enfants et rend nombre d’entre eux violent, poursuit Arnaud Ndilmbaye. Il exhorte l’Etat à prendre des dispositions pour régulariser la fréquentation des cinés par les enfants. « Face à cette situation, les parents sont appelés à suivre de près leurs progénitures pour les orienter afin pour qu’ils puissent prendre une bonne habitude », interpelle-t-il.

 Temandang Gontran, Stagiaire