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Le département américain pointe de graves violations des droits de l’homme

Le département américain pointe de graves violations des droits de l’homme 1

Le rapport du département américain sur la situation des droits de l’Homme au Tchad comptant pour l’année 2018 retrace les difficultés que rencontrent les Tchadiens dans leur vie quotidienne. De l’intégrité des personnes en passant par les châtiments corporels jusqu’aux arrestations et détentions arbitraires à la liberté d’expression, ce rapport montre que le pays de Toumaï n’est pas un bon élève en matière de droits humains.
Dans son introduction liminaire, le département américain indique que les problèmes en matière de droits de l’homme au Tchad concernent des exécutions arbitraires par le gouvernement ou ses agents, le recours à la torture par les forces de sécurité, des détentions arbitraires et au secret par le gouvernement, des conditions carcérales très dures et potentiellement délétères, le déni de procès public équitable, l’existence de prisonniers politiques, la censure de la presse, l’arrestation et la détention de personnes accusées de diffamation par le gouvernement.
Pour le département américain, de graves atteintes au droit de réunions pacifiques et à la liberté d’association, de grandes restrictions limitant la liberté de circulation, des restrictions frappant la participation politique, la corruption, les violences faites aux femmes, y compris le viol et les mutilations génitales féminines/l’excision sont monnaies courante.
« La négligence du gouvernement ayant une part de responsabilité dans ces violences, la criminalisation des conduites sexuelles entre personnes du même sexe, le travail des enfants, y compris le travail forcé et d’autres pires formes, et la traite des personnes, en particulier des enfants. Les autorités n’ont pris qu’une seule fois des mesures pour poursuivre en justice ou punir des officiels responsables d’abus, que ce soit au sein des services de sécurité ou dans d’autres secteurs du gouvernement, et l’impunité constituait toujours un problème », indique-t-il.
Selon Freedom House, des groupes de défense des droits de l’homme ont accusé de façon crédible les forces de sécurité de tuer et de torturer en toute impunité. Bien que la Constitution interdise de telles pratiques, des preuves anecdotiques permettaient de penser que le gouvernement continu d’avoir recours aux enlèvements.
Selon la même source, en avril 2018, l’Ong de défense des droits de l’homme, Amnesty International a dénoncé les recours à la torture par les autorités, en décrivant un cas où des responsables du parti au pouvoir ont frappé le journaliste et militant Mayadine et l’ont soumis à des décharges électriques pendant sa détention. Le 3 octobre de la même, rappelle-t-il, la Convention tchadienne pour la défense des droits de l’homme (Ctddh) a condamné les actions du général Mahamat Saleh Brahim, commandant de la Garde nationale et nomade du Tchad opérant à Ngouri, dans la région du Lac Tchad. Selon le secrétaire général de la Ctddh, le général Saleh Brahim a arrêté 15 chefs de village parce qu’ils refusaient de signer un document de renonciation à leur droit de propriété foncière. Le général avait auparavant obligé les chefs de village à rester au soleil pendant plus de quatre heures avant de les envoyer en prison, les soumettant ainsi à un traitement humiliant et dégradant.

Sabre Na-ideyam