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Lancement de ‘’Disciples disciplinés’’ de Prince Eky Kark ce dimanche

Lancement de ‘’Disciples disciplinés’’ de Prince Eky Kark ce dimanche 1

Il est sorti des sentiers battus du milieu musical chrétien pour se frayer son propre chemin. Il déclame d’une voix tonique des textes osés, prenant souvent à rebrousse-poil ses frères et sœurs en Christ. Prince Eky Karka, pionnier du Slam gospel tchadien, dédicace son tout premier album ‘’Disciples disciplinés’’ à travers deux concerts géants le 06 et 07 juillet 2018, respectivement au palais du 15 janvier et au ministère des affaires étrangères. Il se confie à votre journal dans cet entretien.

Bonjour Prince Eky Karka ! Vous dédicacez dans les prochains jours votre album gospel. Parlez-nous de cet opus.

C’est mon tout premier album. Il est juste intitulé ‘’Disciples disciplinés’’. Dans cet album de 12 titres, il y’a plusieurs messages. Le premier vise à amener le chrétien à vivre une vie gouvernée par le Christ, une vie remplie du saint esprit. Au-delà du chrétien, je voudrais amener tout le monde, que ce soit le musulman ou le païen à vivre une vie de discipline parce que je me dis qu’au Tchad, si aujourd’hui on traverse cette situation de crise, c’est parce que quelque part il y a eu des gens qui ont été indisciplinés dans la gestion de la chose publique d’une manière générale. C’est désolant de voir le chrétien qui devrait être le sel et la lumière du monde se mêler à cette cacophonie.
A travers cet opus, je sensibilise également pour le vivre ensemble et je dénonce la discrimination d’une manière générale. Il y a trois collaborations dans l’album, notamment une collaboration avec Caleb Ngaba,, une collaboration avec un collectif de chantres du Tchad et une autre avec un slameur gospel français.

Vous dénoncez le serment confessionnel imposé aux hauts fonctionnaires de l’Etat. Ce morceau fait-il partie de l’album ?
Oui, ce titre en fait partie. Je l’ai d’ailleurs lancé pour annoncer l’album. Il est intitulé ‘’Je suis désolé’’. Dans ce morceau, je présente la position de la Bible et du chrétien face au serment confessionnel qui a été imposé par la 4ème République. Que l’on veuille ou pas, le Tchad est une République laïque, par conséquent, pour prendre une décision d’ordre général, il faut voir la religion de chaque personne. Ce n’est pas parce que je jure au nom d’Allah ou de Dieu que cela va m’empêcher de voler. Les exemples sont là. Les gens ont juré mais qu’est-ce qui a changé ?
Vous avez prévu deux concerts pour dédicacer cet album. Quand et comment vont se dérouler ces événements ?
Nous allons lancer l’album par un concert Vip au palais du 15 janvier le samedi 06 juillet de 17h à 20h. La prévente des billets est à 10 000 francs Cfa. Le jour J l’entrée est à 15 000 F.CFA. Le second événement va se passer le dimanche 07 juillet au ministère des affaires étrangères de 15h à 19h. L’entrée est à 2 000 F.CFA. Lors de ces deux concerts, je vais présenter en live quelques titres de cet album et il y aura la vente des CD.
Vous faites du slam, un genre musical plutôt rare en milieu chrétien. D’où vous est venu ce coup de foudre pour le slam ? Et comment est-il perçu dans ce milieu ?
Au début, j’ai commencé à écrire des textes et à slamer comme les autres. Et un jour, je me suis interrogé, je suis chrétien, pourquoi ne pas slamer pour Dieu ? Ou bien slamer pour annoncer la bonne nouvelle ? C’était un peu compliqué parce que je ne connaissais pas d’autres slameurs chrétiens. Mais je me suis lancé et puis par les encouragements de mes frères, de mes amis et mon église, je suis arrivé à faire connaitre ce style. Au Tchad, le slam a une reconnaissance du public grâce à la coupe d’Afrique de slam. Mais le slam gospel, quand j’arrive dans les églises, je me rends compte qu’il faut à chaque fois dire ce qu’est le slam parce que c’est nouveau pour les gens. Quand je finis de déclamer et je descends de la scène, les gens disent celui-là, il a déclamé mais va-t-il chanté après ? (Rire) Mais Dieu merci, maintenant c’est mieux qu’avant. Il y a des jeunes qui s’y intéressent.
Si vous avez un message à l’endroit du public, ça serait lequel ?
Pour cette dédicace, j’aurai une invitée spéciale. Je veux parler de la Congolaise vivant en Belgique, Nana Lukezo. En dehors d’elle, il y a quelques artistes locaux qui vont m’accompagner. Donc, tous ceux qui aimeraient voir Lukezo et Prince Eky sur scène, je les invite à se déplacer massivement pour découvrir l’album. Il est assez riche. Pour ceux qui ne connaissent pas encore le slam gospel, c’est le moment, parce que c’est un album 100% Slam.

Propos recueillis par Ngaralbaye Mickaël