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Revue de presse de la semaine du 24 au 30 juin 2019

Revue de presse de la semaine du 24 au 30 juin 2019 1

La querelle de l’opposition sur le titre de chef de l’opposition continue de susciter de réactions dans la presse tchadienne. A cela, s’ajoutent la conférence internationale de l’Organisation internationale de la francophonie et la menace d’action légale des commerçants vis-à-vis de l’Etat tchadien.
« L’opposition politique fragilisée », lance N’Djaména Hebdo à qui le président de l’Union nationale pour le développement et le renouveau (Undr) Saleh Kebzabo, a accordé une interview. « Je ne perds pas mon temps sur une affaire inutile » tranche Saleh Kebzabo qui explique que la coordination générale de l’opposition et le titre de chef de l’opposition sont deux instances totalement différentes. « Le chef de l’opposition est une institution légale créée en 2009 à la suite du dialogue politique pour permettre aux partis de l’opposition d’avoir un espace de rencontre et d’échange face au gouvernement. Le pouvoir veut distraire l’opposition et veut la faire perdre du temps en opposant ses membres les uns contre les autres. Nous n’avons pas créé la coordination pour rester dans la position de chef », précise-t-il. « Diviser pour mieux régner », déplore Le Pays qui dénonce l’incapacité des opposants à s’unir pour faire front commun contre le pouvoir. « ’’L’opposition la plus bête d’Afrique’’, avait titré le journal ’’Le Temps’’, il y a une dizaine d’années pour se désoler de l’incapacité des hommes politiques à faire bloc contre le régime », note votre hebdomadaire qui relève que depuis, la situation ne semble pas avoir évolué. « La même classe politique se retrouve embarquée dans des querelles de clochers pendant que le pouvoir avance à grand pas vers les élections. On n’entre pas en politique la tête et les poches vides. Sauf à vouloir y entrer pour simplement ‘’’manger’’. Un des verbes les mieux partagés par nos chers ’’Présidents’’ de partis politiques », conclut-il. « Monsieur K ne veut pas mourir », s’exclame La Voix. Selon l’hebdomadaire, en manouvrant pour le déchoir de son statut de chef de l’opposition, le Mps, cette sangsue qui a anémié tant d’opposants avait clairement l’intention de vider Monsieur K de son sang. « Mais Monsieur K a le cuir dur. C’est dur à cuire. Il a sept vies. Il a survécu depuis des lunes à toutes les tentatives de déstabilisation destinées à le bouter hors de la scène politique. A 72 ans, Saleh Kebzabo n’a pas perdu sa combativité », ajoute-t-il. « La réplique de Kebzabo à Félix », renchérit Le Sahel qui informe que le chef de l’opposition débouté s’est placé en position de défense pour répondre à ses détracteurs. « Le président de l’Undr indexe le pouvoir de Déby d’être à l’origine de ces zizanies observées au sein de l’opposition. Nous sommes opposés entre nous au Cndp et à la Ceni pour des questions bassement matériels. Cela ne nous honore pas », rapporte-t-il. « Nialbé menace, Kebzabo calme le jeu et le régime jubile », poursuit Le Pays qui constate que le souhait des Tchadiens de voir une opposition unie s’est effrité. « C’est surement un coup gagné du régime Mps qui a su et sait monter les opposants les uns contre les autres. Ailleurs, les hommes politiques se battent pour la magistrature suprême. Or ici, c’est juste pour avoir le titre de chef de file de l’opposition. C’est à croire qu’ils ont renoncé à toute ambition », déplore-t-il. « Fin de la dispute juridique du rôle de chef de file », relève Le Progrès qui ajoute que le président de l’Undr recherche plutôt l’unité d’action de l’opposition. « Les dissensions que l’on observe actuellement dans les rangs de l’opposition ne nous honorent pas », retient-t-il.
« Plaidoyers de l’Oif en faveur de la scolarisation des filles », lance N’Djaména hebdo qui rappelle que le Tchad fait piètre figure en matière de la scolarisation des filles et formation des femmes. « Plus de 80% des Tchadiennes sont analphabètes. Et le pays tient la lanterne rouge des autres pays moins développés du monde. La pauvreté, les pesanteurs socioculturelles néfastes à la scolarisation des filles y sont vivaces », rapporte l’hebdomadaire qui informe que c’est à dessein que l’Oif a choisi N’Djaména pour abriter cette conférence. « Désormais, l’Oif oriente son ambition sur trois grands axes : ’’mieux mesurer pour mieux agir’’, ’’mieux former pour mieux enseigner’’ et ’’mieux partager pour mieux transformer’’ », ajoute-t-il. « L’Oif en conclave pour l’éducation des filles », note Le Pays qui indique que cette conférence placée sous le thème : ’’défis, bonnes pratiques et pistes d’actions’’, offrira une plateforme pour l’approfondissement des états des lieux des thématiques et des études des cas des pays membres. « À partir de cette rencontre, un signal fort doit être envoyé à partir de N’Djaména à toutes les communautés, qu’elles laissent les femmes aller à l’école et travailler. Je m’engage personnellement devant vous et devant le peuple à renforcer les textes légaux et les mesures nécessaires qui permettent à la femme d’avoir sa place dans la société », martèle la secrétaire générale de l’organisation Louise Mukushiwabo. « Le Tchad et l’Oif s’engagent à réduire la disparité des sexes », renchérit Le Sahel qui rapporte que beaucoup des pays francophones sont en butte à cette problématique majeure. « Au Tchad, l’indice de parité fille/garçon est passé de 0,49 au primaire à 0,75 entre 1990 et 2015, de 0,30 à 0,45% au 1er cycle du secondaire et de 0,23 à 0,28 au cycle », retient l’hebdomadaire qui ajoute que selon une étude récente sur la scolarisation de filles, 84% des filles interrogées estiment que ce sont les causes en lien avec le mariage qui les conduisent à abandonner l’école. « De même, les données démographiques montrent que 86% de femmes sont analphabètes », complète-t-il.
« Les commerçants menacent l’Etat », lance Le pays qui annonce que 10 jours, c’est le temps accordé à l’Etat par les commerçants pour sauver sa face et éviter le pire. « Depuis 2013 jusqu’à nos jours, il n’y avait jamais eu un paiement de plus de 10% sur le montant total dû aux fournisseurs. Sinon des amortissements signifiants ne dépassant pas 50 milliards pour tout fournisseur confondu sur lequel est appliqué un pourcentage allant de 7 à 9% à déflaquer par les banques prêteuses que doivent supporter les fournisseurs », rapporte-t-il. « Les commerçants donnent 10 jours pour leurs créances », renchérit Le Progrès qui annonce que trois semaines après la promesse du président du paiement des créances des fournisseurs locaux, le syndicat des commerçants fournisseurs tchadiens (Scft) et le syndicat national des commerçants du Tchad (Synacot) interpellent le gouvernement sur leur situation. « Le président du Scft Mahamouth Souleyman Adam évoque une pénibilité éprouvante du cumul de créances dues par l’Etat que subissent les opérateurs économiques tant nationaux qu’étrangers depuis plus de cinq ans. La situation de la dette intérieure a atteint le seuil de l’intolérance pour une économie qui se veut émergente à l’horizon 2030 », ajoute-t-il.

Stanyslas Asnan