Politique

Le collectif des avocats de Tokama Keumaye se dit surpris de la qualification de « complicité d’atteinte à l’ordre constitutionnel » a attribuée à son client par le parquet hier lors de la comparution de l’activiste

Le collectif des avocats de Tokama Keumaye  se dit surpris de la qualification de « complicité d’atteinte à l’ordre constitutionnel » a attribuée à son client par le parquet hier lors de la comparution de l’activiste 1

Au cours d’un point de presse organisé ce vendredi 10 mai 2019 à la maison des médias du Tchad, le collectif des avocats de l’activiste Tokama Keumaye, arrêté le 25 avril dernier lors de la manifestions contre la pénurie du gaz, dénonce le non-respect du délai de garde à vue et la qualification des faits qui lui sont reprochés. Qualification qui surprend le collectif de ses avocats composé de Me Rimté Guérimbaye, Me Frédéric Nanadingue, Me Foksia Lirima et Me Remadji clarisse Nomaye.
« On s’attendait soit à un classement sans suite, soit à la correctionnalisation des faits de sorte qu’il soit renvoyé devant une juridiction de jugement, c’est à dire le tribunal de grande instance statuant en matière correctionnelle », explique Me Frédéric Nanadingue qui rappelle que sur dénonciation d‘une citoyenne, il est reproché à son client, la réception d’un document compromettant, lequel document n’a pas fait l’objet d’une dénonciation auprès des autorités compétentes. « On aurait compris si on le poursuivait pour avoir reçu ce document et pour ne l’avoir pas porté à la connaissance des autorités compétentes », déplore-t-il.
Au-delà de la qualification des faits, Me Nanadingue dénonce le maintien de Tokama Keumaye en détention au-delà du délai de garde à vue. « Les règles de procédure ont été respectées à partir de l’arrestation de Tokama Keumaye jusqu’à l’enquête préliminaire. Toutefois, à un moment donné, comme il fallait des enquêtes complémentaires, une prorogation de sa garde à vue a été faite sur initiative du Procureur de la République. Malheureusement, par après, même prorogation s’est expirée sans toutefois que Tokame Keumaye ne soit déféré devant le procureur de la République », se désole-t-il.
L’activiste étant placé sous mandat de dépôt par le procureur, il appartient désormais au juge d’instruction d’ouvrir une information judiciaire pour recueillir des éléments supplémentaires à verser dans son dossier. Pour Me Nanadingue, « étant donné que le juge d’instruction instruit à charge et à décharge, nous gardons espoir qu’il puisse instruire véritablement à décharge pour que Tokama Keumaye puisse recouvrer sa liberté dans un bref délai ».
L’avocat exprime également son inquiétude quant à la lenteur judiciaire et appelle le cabinet d’instruction à s’en départir pour donner à la justice tchadienne ses lettres de noblesse.

Ngaralbaye Mickaël