Economie

Le Tchad à l’école de la transparence budgétaire

Le Tchad à l’école de la transparence budgétaire 1

Le Tchad à l’école de la transparence budgétaire

La vulgarisation des données publiques et particulièrement des informations budgétaires ont été au centre d’un atelier regroupant les acteurs étatiques, les représentants des organisations de la société civile et des médias ce jeudi 10 décembre 2019. Ceci dans un contexte caractérisé par la rétention de l’information au niveau des pouvoirs publics.

 

Les institutions publiques du Tchad sont réputées pour leur manque de communication autour des politiques publiques et leur culture du secret autour des finances publiques, en dépit de l’existence des instruments juridiques qui les astreignent à la transparence, au nombre des desquels la loi n°18/PR/2016 portant code de transparence et de bonne gouvernance dans la gestion des finances publiques. Cette opacité fait le lit à la corruption et provoque une crise de confiance entre citoyens et pouvoirs publics. Aussi, l’opacité dans la gestion des affaires publiques vaut au pays des classements peu reluisants dans la plupart des indicateurs internationaux relatifs à la transparence et à l’ouverture des données publiques tel que l’indice Mo Ibrahim. Cette situation a conduit à l’inéligibilité du Tchad au Partenariat mondial pour un Gouvernement Ouvert (Pgo), un mécanisme mis en place par les Etats pour promouvoir la transparence budgétaire, l’accès à l’information, la déclaration des patrimoines des élus et responsables publics ainsi que la participation et l’engagement des citoyens dans l’action publique.

Pour le représentant, de l’OTFiB, Bady Ebé, le gouvernement du Tchad a pris conscience de l’importance de l’ouverture des données publiques et celles liées aux finances publiques lors des assises du Pgo en 2018. « Cette ouverture des données permet entre autres d’accroître la transparence et la responsabilité du gouvernement, de développer la confiance, la crédibilité et la réputation de l’Etat et d’impulser le progrès et l’innovation, d’améliorer la qualité de l’éducation et l’engagement des citoyens, de mieux archiver et préserver l’information » relève-t-il. C’est pour mener à bien le processus d’adhésion du Tchad au Pgo que le gouvernement a créé l’OTFiB et compte instituer à compter de cette année, un débat citoyen sur les options économiques et budgétaires avec la société civile mais aussi, publier en temps utile sur le site du ministère des finances et de l’OTFiB les informations budgétaires et financières.

 Mais pour rendre ces données accessibles à tous les citoyens « il est nécessaire de développer une parfaite synergie entre l’Etat, les organisations de la société civile, les Ong et les médias », reconnait Bady Ebé.

Ngaralbaye Mickaël