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Les professions libérales demandent que Charfadine et consorts soient traduits en justice

Les professions libérales demandent que Charfadine et consorts soient traduits en justice 1

Les professions libérales demandent que Charfadine et consorts soient traduits en justice

Les praticiens du droit des professions libérales judiciaires du Tchad (avocats, huissiers et notaires) ont animé une conférence de presse ce samedi 9 juin 2018 à la Maison des médias du Tchad pour exiger la mise à la disposition de la justice de l’ex gouverneur du Logone Oriental, Adam Nouky Charfadine et ses complices pour répondre de leurs actes.

Visiblement agacés par les attitudes des autorités administratives et militaires du Logone Occidental qui ont failli tuer un avocat, les hommes en toge se disent déterminés à aller au bout de leur logique malgré le limogeage mercredi du gouverneur de la région du Logone Oriental, à l’origine de cet acte qui a été qualifié de « rébellion » par un rapport de l’inspection générale du ministère de la justice.

 Les professionnels de la justice ont encore en souvenir l’assassinat de leur confrère Me Abbaï Kossé Menwa, huissier de justice tué dans l’exercice de ses fonctions à N’Djaména il y’a quatre ans. Pour eux, la tentative d’assassinat de Me Doumra Manassé, avocat au barreau du Tchad, à Doba constitue un acte de trop. Selon Me Hissein Ngaro, huissier de justice, si le Tchad est véritablement un Etat de droit, un tel acte ne doit pas rester impuni. « Nous ne défendons pas uniquement la cause des professionnels du droit, mais celles de tous les citoyens,  épris de paix et de libertés », dit-il. « Un individu, fut-t-il gouverneur n’est pas au dessus de la loi », poursuit Me Ngaro.

Pour Me Kagongbé Alain, avocat, plus remonté que les autres, « le fait de dire dans un décret que le gouverneur est appelé à d’autres fonctions laisse perplexe ». Pour cet avocat, on ne sait jamais si Charfadine sera nommé ministre de la justice d’un moment à l’autre, et s’inspirant de la pratique habituelle, il craint de le voir échapper à la justice comme c’est le cas de beaucoup d’autres délinquants couverts par la République.

Avocats, Huissiers et Notaires n’entendent pas participer à la session criminelle prévue du 11 au 20 juin et se retrouver chaque jour de 10heures à 12heures au Palais de la Justice pour des concertations. « Lorsque les autorités civiles et militaires impliquées dans cette fusillade seront toutes révoquées et mise à la disposition de la justice, les activités reprendront », conclut Me Djimadoum Koumtog, secrétaire général de l’ordre des avocats du Tchad.

GD