Figure incontournable de la scène artistique tchadienne, Gabin Reounodji, plus connu sous son nom d’artiste “Gabin Art”, s’est brutalement éteint le 6 décembre dernier à la suite d’un tragique accident de circulation. Ses obsèques, célébrées ce mardi 9 décembre à la Maison de quartier de Chagoua , ont rassemblé une foule émue : proches, amis, personnalités culturelles et artistes étaient présents pour lui rendre un dernier hommage vibrant.
Entre larmes, émotion et souvenirs partagés, chacun a salué la mémoire de l’homme, du mentor et du créateur dont les œuvres artistiques ont profondément marqué le pays.
Une de ses élèves, très touchée, a confié avec émotion : « Ce n’était pas seulement un manager pour nous, c’était une personne qui nous a tout donné. Grâce à lui, nous avons transformé nos rêves en réalisations. Nous continuerons ses combats pour honorer son amour et ce qu’il nous a appris. Tu as été pour nous un maître inoubliable. »
Le représentant de l’Association Culturelle Knock On Art a, pour sa part, brossé le portrait d’un homme intègre et dévoué. « Gabin a beaucoup apporté. C’était un phare au sein de notre association, notamment dans la formation », a-t-il déclaré.
L’ami qui l’accompagnait lors du drame, Robert, a tenu à rendre hommage au défunt depuis son lit d’hôpital. Une note de circonstance, lue devant le public, a relaté les instants fatidiques qui ont coûté la vie à l’artiste : « C’était aux environs de 18h. Nous rentrions d’une activité à Koundoul. J’avais pris Gabin derrière moi, sur ma moto. Sur la route de Toukra, à notre retour, nous avons été percutés par une autre moto. Nous sommes tombés. Lorsque je me suis retourné, j’ai trouvé mon frère dans le sang et, quelques minutes plus tard, il a rendu l’âme. Gabin, mon frère, que ton âme repose en paix ! »
La famille de l’artiste a également témoigné de l’immense vide laissé par cette disparition brutale. Sa sœur cadette a exprimé la douleur des siens : « Cette disparition soudaine laisse un grand vide. Dans chacune de tes couleurs, tu faisais parler le monde à travers tes œuvres. Tu étais un homme qui cherchait sans cesse à se surpasser pour améliorer sa famille et le monde artistique ».
Après ces témoignages poignants, c’est dans une ambiance recueillie et fraternelle que Gabin Reounodji a été conduit à sa dernière demeure, au cimetière de Toukra.
“Gabin Art” laisse derrière lui une veuve et trois jeunes orphelins, mais aussi une signature artistique immédiatement reconnaissable, mêlant peinture, techniques mixtes et matériaux recyclés. Son départ attriste profondément le monde de l’art tchadien, mais son souvenir et son œuvre continueront de vibrer dans les esprits.
Laouwei Tian Fabrice, stagiaire
