La fête de la proclamation de la République du Tchad, célébrée chaque 28 novembre, semble aujourd’hui reléguée au second plan par les autorités. Jadis marquée par des cérémonies officielles et des activités commémoratives, cette journée censée rappeler un moment fondateur de l’histoire nationale passe désormais presque inaperçue. Beaucoup de citoyens estiment que cette date devrait être honorée avec plus de solennité et de visibilité.
La proclamation de la République en 1958 constitue pourtant un jalon essentiel dans la construction de l’État tchadien. Elle symbolise la volonté du peuple de se doter d’institutions propres et de tracer la voie vers l’indépendance, obtenue deux ans plus tard. En oubliant de célébrer cette étape, le pays risque de perdre le lien avec une partie de sa mémoire collective et de minimiser l’importance des luttes qui ont permis l’affirmation de son identité nationale.
L’absence d’activités officielles ou de programmes éducatifs autour de cette fête interroge sur la place accordée à l’histoire dans la vie publique. Alors que d’autres dates nationales bénéficient d’une forte médiatisation et de cérémonies, celle-ci reste dans l’ombre. Les acteurs de la société civile dénoncent ce manque de reconnaissance et appellent à une réhabilitation de la journée pour sensibiliser les jeunes générations.
Redonner à la fête de la proclamation de la République du Tchad toute sa valeur serait un acte de mémoire et de patriotisme. Il s’agirait non seulement de rendre hommage aux pionniers de la République, mais aussi de renforcer le sentiment d’unité nationale. Dans un contexte où le pays cherche à consolider sa cohésion, cette commémoration pourrait devenir un moment fort de rassemblement et de réflexion sur l’avenir du Tchad.
