Depuis plusieurs semaines, l’approvisionnement en gaz domestique se raréfie considérablement à N’Djamena. La bouteille de 6 kg, la plus courante dans les ménages, est désormais quasiment introuvable.
Ce lundi matin, devant un dépôt de gaz de l’avenue du 10 Octobre, des dizaines de bouteilles vides sont alignées comme des soldats en attente. Les clients, résignés après de longues recherches, scrutent l’arrivée d’un camion rempli de gaz avec un soupir de soulagement : le précieux combustible est enfin là.
Céleste, habitante du quartier Gassi, assise sur sa bonbonne de gaz vide, raconte son calvaire des deux derniers jours. « Ça ne va pas du tout. Depuis 3 jours, j’ai fais le tour des boutiques et des dépôts dans trois quartiers différents, mais les vendeurs me répondent tous qu’il n’y a pas de gaz disponible », se lamente-t-elle.
Au-delà de sa rareté, le prix du précieux liquide a été revu à la hausse. La spéculation a fait grimper les tarifs, avec une majoration de 500 F CFA dans certaines boutiques. J’habite Ndjari. J’ai dû faire au moins cinq dépôts avant de trouver du gaz au quartier Dembe à 2500 Fcfa, au lieu du prix habituel de 2000 Fcfa. Même si le prix est élevé, je vais la prendre. On n’a pas le choix », témoigne Alain, visiblement soulagé.
Pointés du doigt par certains consommateurs, les revendeurs sont tout aussi désemparés. Dans un lieu de vente situé au quartier Kabalaye, dans le 3ème arrondissement, des dizaines de bouteilles vides sont empilées pêle-mêle à l’extérieur. Aucune livraison n’a eu lieu depuis une semaine . « Personne n’arrive à expliquer cette pénurie. Depuis quelque temps, l’approvisionnement en gaz butane se fait au compte-gouttes. Même les grossistes n’ont plus de stock. Il y a une rupture de livraison sans aucune explication officielle », se désole Abderaman, le gérant.
Pour tenter d’en savoir plus sur les raisons de cette crise, nous nous sommes rendus à l’Autorité de Régulation du Secteur Pétrolier Aval du Tchad (ARSAT). Pour l’instant, c’est l’omerta : impossible d’obtenir des informations précises sans des formalités préalables.
En attendant un retour à la normale, les ménages, toujours en manque de cette énergie essentielle, sont contraints de recourir à des solutions de secours, souvent moins pratiques ou plus polluantes.



