À N’Djamena, l’ambiance de la rentrée scolaire se fait de plus en plus sentir. Les marchés sont bien approvisionnés en fournitures scolaires, mais l’affluence n’est pas encore au rendez-vous. Les parents semblent traîner les pas.
Du marché de Dembe au marché à mil en passant par le marché central, la fièvre de la rentrée scolaire se fait attendre. La plupart des vendeurs de fournitures scolaires interrogés se plaignent de l’absence des acheteurs.« Il n’y a pas beaucoup de monde. Les rares personnes qui viennent s’informent sur les prix des fournitures, mais ne passent pas à l’achat. J’espère que les clients seront plus nombreux d’ici la fin du mois», confie Adam, vendeur de fournitures scolaires au marché de Dembe.
Dans cette boutique de vente de fournitures scolaires du marché à mil, l’ambiance est également morose. « L’activité est au point mort. Comme vous pouvez le constater, le marché est calme. La rentrée scolaire approche, mais les clients brillent par leur absence, malgré des prix compétitifs par rapport aux années précédentes. Par exemple, nous proposons des lots de cahiers à 1 500 FCFA pour les modèles standards et à 2 500 FCFA pour les plus grands», explique Idrissa Malloum, propriétaire de la boutique . Cependant, le commerçant ne désespère pas . « Nous sommes habitués à cette situation. La plupart des parents attendent toujours le dernier moment pour acheter des fournitures scolaires à leurs enfants, même si les prix sont bas. Je suis convaincu qu’ils se prépareront à venir, car c’est une obligation pour eux», affirme-t-il.
Du côté des parents, ce retard dans l’achat des fournitures scolaires est attribué à un manque de moyens financiers. « L’achat des fournitures pour nos enfants est une obligation pour nous, parents, à moins de vouloir être irresponsables. Mais pour l’instant, je n’ai pas encore pu m’acquitter de cette responsabilité à cause de difficultés financières », renseigne Édouard, cadre dans une entreprise. « Pour être honnête, je ne suis pas encore prêt. Je suis encore en train de chercher l’argent nécessaire pour acheter les fournitures scolaires à mes enfants », renchérit Bernardin, père de deux enfants.
Tamadji, mère de 7 enfants, explique que la situation économique actuelle l’oblige à étaler ses achats de fournitures scolaires. « Je fais de mon mieux pour mes cinq enfants scolarisés, mais je dois procéder par étapes. J’ai fait quelques achats aujourd’hui et je compléterai le reste à la fin du mois », explique-t-elle.
Cyrille, la quarantaine, père de 4 enfants dont l’aîné prépare le baccalauréatcette année, est en train de préparer la rentrée scolaire depuis deux semaines . Il affirme avoir déjà effectué 70 % des achats nécessaires. « Pour mes 4 enfants, j’ai déjà dépensé au moins 450 000 F pour les fournitures scolaires et les acomptes pour les inscriptions. Si j’ajoute les uniformes et autres dépenses, je vais devoir débourser près de 600 000 francs rien que pour la rentrée scolaire. Mais mon salaire est inférieur à 400 000 FCFA. Notre préoccupation est de donner une bonne éducation à nos enfants et nous nous battons chaque année pour y parvenir », déclare-t-il.
Au-delà des frais scolaires, les parents doivent également faire face aux dépenses quotidiennes pour le transport et autres imprévus, ce qui alourdit considérablement le budget des ménages. Malgré ces difficultés, chaque parent, qu’il soit aisé ou non, se bat comme il peut pour assurer un très bon retour des classes à sa progéniture.
F. Kedai Edith