Sous un soleil ardent, dans le quartier populaire de « Champ de fils », une initiative porteuse d’espoir prend forme. Un atelier de mécanique, grâce à la convention signée entre le Projet de Développement des Compétences pour l’Employabilité des Jeunes (PDCEJ) et le Fonds National pour l’Apprentissage et la Formation Professionnelle (FONAP) forme des jeunes diplômés sans expérience, leur offrant ainsi une chance de s’insérer dans le marché du travail. Lors d’une visite sur place, l’enthousiasme des bénéficiaires et des responsables témoigne du succès de ce projet.
Le Tchad, comme de nombreux pays africains, fait face à un taux de chômage élevé parmi sa jeunesse. Pour y remédier, le FONAP, en partenariat avec ses partenaires, a mis en place un programme de formation professionnelle accélérée dans plusieurs secteurs, dont la mécanique automobile.
L’atelier visité à « Champ de fils » est l’un des projets pilotes. Équipé de matériel et encadré par des formateurs expérimentés, il accueille plusieurs jeunes. « L’objectif est de donner des compétences techniques immédiatement opérationnelles à des jeunes, diplômés ou non qui peinent à trouver un emploi », explique Ousmane Adir Dir, responsable du projet au sein du FONAP. « La mécanique est un secteur porteur, et ces jeunes pourront soit travailler dans des garages, soit créer leurs propres entreprises. »
Des bénéficiaires reconnaissants et motivés
Parmi les apprenants, Adam Mahamat Abdoulaye, la trentaine se montre particulièrement reconnaissant : « C’est mon oncle qui m’a parlé de cette opportunité, alors que je venais d’abandonner mes études. Aujourd’hui je maîtrise la réparation des moteurs et la maintenance automobile. Dans quelques mois, je pourrai travailler ou m’installer à mon compte. »
Son camarade Ahmad Arabi abonde dans le même sens : « Cette formation est une bénédiction. On nous apprend un vrai métier, et les formateurs sont très compétents. Je me sens enfin utile. »
Le chef de l’atelier, un mécanicien expérimenté, se réjouit des résultats : « Au début, beaucoup ne connaissaient même pas les outils de base. Aujourd’hui, ils démontent et remontent des moteurs avec aisance. Leur progression est impressionnante. Beaucoup sont à leur compte et ceux qui sont avec nous pourront à tout moment emboiter leur pas. »
Il souligne également l’importance de ce type de formation pratique : « Au Tchad, beaucoup de jeunes sont au chômage et deviennent un danger pour la société. Ici, ils apprennent un métier qui leur permettra de gagner dignement leur vie. »
Il faut noter que le projet a servi de modèle pour d’autres secteurs et villes du pays. Avec le soutien continu PDCEJ et une meilleure implication des autorités locales, de tels programmes pourraient contribuer significativement à réduire le chômage des jeunes.
En attendant, dans l’atelier de « Champ de fils », sous la chaleur accablante de N’Djamena, des mains s’activent, des rires fusent, et l’espoir renaît.
Deuh’b Zyzou