PolitiqueTransition

Une plateforme pour le “Barrage au processus référendaire et anti succession dynastique” voit le jour

Une plateforme pour le “Barrage au processus référendaire et anti succession dynastique” voit le jour 1

Une plateforme républicaine dénommée Barrage au processus référendaire et anti succession dynastique a vu le jour ce mardi 22 août 2022, à N’Djamena. Elle a fait une communication pour dénoncer les manœuvres du pouvoir pendant cette phase de transition.

Toute transition, qu’elle soit constitutionnelle ou extra constitutionnelle se doit d’être intéressée dans sa nature, son projet, son objectif et sa gestion ce, à l’effet d’assurer une conduite impartiale, égalitaire, inclusive devant mener à un retour à l’ordre constitutionnel basé sur l’établissement d’une nouvelle constitution traduisant l’aspiration du peuple. Cependant, les signataire de cette déclaration « de barrage au processus référendaire anti succession dynastique », estiment que la junte et ses alliés commandés par la volonté de confiscation du pouvoir se sont clairement et délibérément engagés dans une opération d’exclusion et de refus de toute proposition constructive tendant à l’édification d’une société juste, basée sur des institutions fortes et capables de garantir les bases d’un nouveau Tchad.

La constitution, faut-il le rappeler, est un acte fondateur découlant de la volonté du peuple souverain. Comme tel, le processus y afférent, allant de son élaboration, examen, adoption et promulgation se doit de s’adosser à la fois sur la légitimité et la compétence normative de rigueur. C’est pourquoi, dans le contexte actuel du Tchad, l’exigence d’un consensus national doit être de mise.  La plateforme républicaine pense que «  nulle force ou groupe, nulle autorité, qu’elle soit militaire ou politique e peut s’attribuer une quelconque légitimité et se donner un droit exclusif  de rédaction et d’imposition d’une constitution. Mais procédant par la tricherie procédurale hors normes, la junte et ses alliés sont parvenus à la rédaction d’un avant-projet par un groupe de personnes triées pour leur compétence et leur qualité à servir le prince héritier, puis à un projet de constitution commandé et adopté par un organe dépourvu de légitimité, pour reconduire le système à l’identique de celui qui a régenté le Tchad durant trois décennies. Par voie de conséquence, ce projet de constitution qu’on s’apprête à soumettre au prochain référendum n’est ni plus ni moins, qu’une constitution d’un groupe d’individus qu’on veut imposer au peuple tchadien par le mécanisme de truchement de la Conorec pensée et mise en place pour le besoin de la cause ».

Les présidents et secrétaires généraux des partis politiques de l’opposition issus des forces structurées dont, le groupe de concertation des acteurs politiques, Gcap et le regroupement politique, forces alternatives pour le changement et l’égalité, ainsi que les acteurs et personnalités indépendantes, issus ou non des entités associatives engagées déclarent ceci : « entendu que tout pouvoir de transition hors cadre constitutionnel, ainsi que ses organes décrétés, est par principe un pouvoir de fait qui n’a aucun monopole juridique d’imposer un nouvel ordonnancement; mesurant le déficit de légitimité des organes et des autorités de transition dans un tel processus qui se veut de refondation d’une nouvelle république et d’un nouvel état qui ne devrait pas tricher avec la volonté du peuple tchadien qui réclame le choix libre d’une forme de l’Etat qu’il souhaiterait; préoccupés par les perspectives hautement risquées caractérisées par les surenchères militaires et le refus affiché de toute offre du dialogue; mesurant le haut risque d’éclatement caractérisé par la fragilité prononcée du vivre ensemble qui menace ce qui reste de l’unité nationale dans un contexte de paupérisation inquiétante des populations sur l’ensemble du territoire, englué dans une situation d’insécurité totale sans réponse institutionnelle idoine; constatant la gestion politicienne fermée d’un processus référendaire qui pourtant est une question républicaine devant être ouverte à tous les segments sociopolitiques : convenons par la présente déclaration de principe de nous mettre ensemble dans une large plateforme républicaine avec comme objectif d’empêcher la tenue irrégulière de ce référendum. Et partant,  constituer le barrage anti-succession dynastique devant fédérer et organiser les forces et sensibilités sociopolitiques en vue de mener de grandes actions stratégiques et de masse afin de réaliser cet objectif qui n’est ni plus ni moins une exigence démocratique régulière de restauration de la légalité et de la légitimité requises pour un tel processus ». Pour ce faire, un plan d’action singulier assorti d’actions musclées de 120 jours d’activisme citoyen est élaboré pour être exécuté, et 220 comités d’action stratégiques et de mobilisation active de masse seront créés dans 19 provinces et 91 départements clés, ont laissé entendre les signataires. L’heure n’est plus au combat solitaire de calculs de partage du pouvoir. La  priorité c’est la restauration de la République, la démocratie et du respect des droits et libertés de chaque citoyenne et citoyen tchadien de vivre libre et en toute dignité concluent-ils.

Jean-Philippe Bélédé