Santé

« Pour l’instant nous avons 8 cas de Dengue confirmés », Dr Dissia Fittouin gestionnaire d’incident de la riposte à la Dengue

« Pour l’instant nous avons 8 cas de Dengue confirmés », Dr Dissia Fittouin gestionnaire d’incident de la riposte à la Dengue 1

Le 15 août dernier, le gouvernement du Tchad à travers le ministère de la santé publique et de la prévention a annoncé, l’apparition d’une épidémie de Dengue dans le district sanitaire d’Abéché, province du Ouaddaï. Quel est l’ampleur de l’épidémie ?  Quels sont les modes de transmission et les moyens de prévention de la maladie  ? Et quels sont les dispositions prises par le ministère de la santé pour protéger la population ? Le Dr Dissia Fittouin  gestionnaire d’incident de la riposte à la Dengue  répond à toutes ces questions dans une interview accordée à votre hebdomadaire.

 

Maladie virale due à la piqure d’un moustique communément appelé « moustique  tigre »,  la  Dengue est une  ancienne pathologie qui sévit depuis 1981 dans les Caraïbes. Il y’a au moins 100 pays qui sont touchés par cette épidémie. Au  Tchad C’est la première fois que les cas de Dengue sont notifiés.

Combien de cas de Dengue avez-vous constaté  sur le terrain ?

Nous avons pour l’instant 8 cas de Dengue confirmés et 41 cas suspects dont les échantillons sont parvenus au laboratoire.

La Dengue est-elle une maladie mortelle ?

Dans les rares cas, la  Dengue est une maladie mortelle mais pas d’une ampleur importante. C’est seulement 1% voire 5 % de malades qui font des cas graves, mais la létalité n’est pas souvent très importante. Pour ne pas avoir de complication, quand on a contracté la maladie, il faut rapidement consulté, pour une prise en charge adéquate.

Est-ce que les moustiques ordinaires peuvent provoquer la Dengue  ?

Non.  c’est un moustique spécifique qui transmet cette maladie. Déjà, le mode de transmission de la Dengue est différent de celui du paludisme. Le moustique de la Dengue pique généralement dans la matinée, et parfois dans la soirée, tandis que celui du paludisme c’est dans la nuit qu’il pique.

La province du Ouaddaï, en  2020, a connu une épidémie de Chikungunya.  C’est le même vecteur qui transmet le Chikungunya, qui transmet aussi la Dengue et le Zeka . Donc le vecteur circulait déjà dans cette zone depuis des années, sauf qu’il n’était pas encore entré en contact avec le virus de  la Dengue.

Qu’elles sont les dispositions prises par le ministère de la santé pour protéger les populations ?

Les mesures édictées par le ministère de la santé sont claires, il faudrait seulement que la population puisse strictement les respectés .  Nous avons les mesures collectives qui sont, la désinfection de l’environnement ; l’utilisation des moustiquaires  si l’on veut se coucher  le soir, l’utilisation des répulsifs ( nous sommes en train de vouloir entreprendre, la pulvérisation intra domiciliaire de l’environnement pour pouvoir réduire la circulation de ces anophèles) ;  Il faut également porter des habits de manche longue pour ne pas se faire piquer dans la journée  par les moustiques. Ces mesures citées peuvent vraiment aider à rompre la chaine de transmission de la maladie.

La province du Ouaddaï a acquise de nombreux réfugiés Soudanais. Pendant que nous traversons cette crise, quel est le plan d’action du ministère pour protéger ces personnes ?

Le plan d’action de riposte élaboré par le ministère de la santé, ne concerne pas seulement la province du Ouaddaï. Puisque  c’est un vecteur qui circule, le plan d’action prendra en compte toutes les provinces à risque et également la présence des réfugiés. Nous sommes déjà en train de mener des actions de sensibilisation dans les camps de réfugiés et dans la communauté.

Nous conseillons à la population de rester calme, d’appliquer les mesures édictées par le ministère de la santé publique. Avec cette discipline, nous allons mettre rapidement  fin à la circulation de ce vecteur et à l’épidémie.