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Les préparatifs de la tabaski au rythme de la crise

Les préparatifs de la tabaski au rythme de la crise 1

Les préparatifs de la tabaski au rythme de la crise

Dans quelques jours, les musulmans du Tchad à l’instar de ceux du monde vont célébrer la fête de tabaski. Une fête de sacrifice dans la communauté musulmane. A N’Djamena, les commerçants se plaignent du marché.

A quelques mètres de la station hydrocarbure, quelques hommes vendent de moutons. On peut entendre des bêlements. Sous l’effet de l’eau de puits qui se mélange à la paille et aux excréments, l’endroit dégage des émanations pestilentielles. Un groupe d’hommes est assis sous les hangars. Entretemps, les jeunes s’occupent du bétail  Quelques rares clients s’arrêtent pour demander le prix avant de quitter les lieux sans en avoir acheté. Ahmat, jeune éleveur tente de convaincre un homme qui vient de s’arrêter à quelque mètre de son troupeau : « Avancez patron, mouton moins cher ». L’homme descend et contemple les différents moutons puis une discussion sur le prix est engagée. Le marché n’est pas concluant. « Je suis au marché depuis le matin mais c’est vraiment dur d’avoir de la clientèle. Par exemple, l’année dernière en cette période, j’avais déjà vendu presque 20 moutons. Mais cette année, je n’ai vendu que trois moutons », précise-t-il. Pour ce commerçant, ce n’est pas la flambée du prix mais c’est la crise financière. « Le prix est vraiment abordable mais beaucoup de nos clients se plaignent par rapport à la situation du pays », complète un autre vendeur.

La plupart des clients reconnaissent la chute de prix du bétail. « Le prix est abordable. Il a fixé au départ 40.000 F CFA mais nous nous sommes convenus à 27.000f CFA. Il faut reconnaitre que c’est très moins contrairement à l’année dernière », affirme un client. « Mais, il n’y a pas d’argents pour en acheter. La fête ne s’annonce pas merveilleuse », présage Issa Ousman, un fonctionnaire venu pour acheter un mouton.

Dépassé par la situation, Adamou un autre vendeur est obligé de se reposer sous le hangar dans l’espoir de vendre au moins un mouton. « Tant qu’on vit, il faut avoir toujours de l’espoir. Dieu est grand, et je crois que demain sera meilleur », espère-t-il. « Le marché est à l’arrêt. Rien ne marche », lâche-t-il.  « Dieu merci j’ai vendu 8 moutons aujourd’hui. L’année dernière, pendant la semaine de la tabaski, j’ai vendu déjà 40 à 50 moutons. Mais rien ne marche maintenant », souligne Moustapha. 

Stanyslas Asnan & Alnodji Roni