Politique

La délégation de l’opposition est chassée de Moundou

La délégation de l’opposition  est chassée de Moundou 1

La délégation de l’opposition  est chassée de Moundou

Dépêchée le 4 aout  2017 à Moundou pour soutenir Laoukein Kourayo Médard, la délégation conduite par le Chef de l’opposition politique Saleh Kebzabo a été refoulée et conduite par les forces de l’ordre à Déli, une localité située à 35km de Moundou.

Les  téléphones des membres de la délégation sont confisqués et le président du Parti national républicain, Mahamat Adoum arrêté.  

Ils sont une trentaine de chefs de partis politique de l’opposition à quitter N’Djamena le 4 août 2017 pour Moundou. Objectif, soutenir Laoukein Médard arrêté le 13 juillet 2017 et détenu à la maison d’arrêt de Moundou. Déjà, au rond-point de Koutou, à l’entrée de Moundou la délégation se heurte à un impressionnant dispositif sécuritaire. Les forces de l’ordre ont stoppé la délégation conduite par Saleh Kebzabo en lui demandant la raison de ce déplacement. Une altercation s’en suit. Toutefois, la délégation prend la route de la maison d’arrêt de Bélaba où est détenu Laoukein, sous une escorte des forces de l’ordre. Arrivée au rond-point de Bélaba, la police rebrousse chemin en abandonnant les opposants pour rentrer au centre ville. Entretemps, ils poursuivent leur périple et arrivent à la maison d’arrêt à 17h où le régisseur les reçoit.  Néanmoins, selon les règles de la prison, les visites sont interdites à 17h. Tout de même,  les chefs de partis politique de l’opposition se sont rendus au domicile de Laoukein pour assister la famille avant de se séparer.

Ce samedi 5 juillet 2017,  la délégation se porte au Palais de justice de Moundou. Un permis de communiquer a été remis à la mission pour leur permettre de se rendre à la maison d’arrêt. Arrivés près du gouvernorat, une barrière est érigée. « Quand nous sommes arrivés à la barrière, les forces de l’ordre commencent à fouiller nos bagages », explique Bidi Valentin, président du Pap/JS. Curieusement, comme dans un film de séries policières, un agent des forces de l’ordre glisse une grenade dans l’un des sacs de la délégation. « Pendant la fouille, un gendarme glisse une grenade dans l’un de nos sacs. Vigilent, l’avocat qui suivait de près les fouilles, interpelle le gendarme de prendre sa grenade», témoigne Bidi Valentin. « L’homme en treillis reprend la grenade et disparait au milieu de ses compagnons d’armes », poursuit-il. Cette situation a provoqué la colère des opposants. Le commandant intervient et temporise les esprits.  En dépit de cette difficulté, « Nous sommes déterminés à aller visiter notre ami », affirme Bidi Valentin.

Arrestation et refoulement des opposants

A quelques encablures de cette barrière, se trouve un deuxième barrage policier. Une deuxième fouille est imposée. Après le refus de la délégation d’obtempérer, une altercation intervient. Mahamat Adoum, président du Parti National républicain sort son téléphone et filme la scène. La police tente d’arracher son téléphone mais, le chef du parti refuse d’obéir à ses injonctions. C’est ainsi que la police l’a torturé avant de l’arrêter et son téléphone disparu miraculeusement. « La police l’accuse de dissimuler son appareil. Par contre, nous pensons que c’est la police qui a arraché son téléphone », indique la même source. C’est dans cet imbroglio que Mahamat Adoum est conduit manu militari  au commissariat central de Moundou. Aussitôt, la mission renonce à sa visite tant que Mahamat Adoum n’est pas relâché. Amenés au commissariat,  l’ordre est donné quelques minutes plus tard afin de les conduire hors de Moundou. Mais Bidi Valentin étant député de Moundou, refuse d’obéir. Il est relâché mais les autres membres sont conduits sous un escorte militaire jusqu’à Déli sans pouvoir visiter l’ex-maire de Mounodu Laoukein Médard. Leurs téléphones sont confisqués par la police.

B.S