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Les Deux ans de transition : des Tchadiens font le bilan

Les Deux ans de transition : des Tchadiens font le bilan 1

Jour pour jour, cela fait exactement deux ans que le Maréchal du Tchad, Idriss Déby Itno est mort lors des affrontements entre l’armée régulière dont il dirige et les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde (Fact). Sa mort a été annoncée par un groupe des généraux qui ont à leur tête, le fils du maréchal, Mahamat Idriss Déby. Un conseil militaire de transition a été mise en place. Deux ans après, quelques Tchadiens, rencontrés dans les rues de N’Djamena, font le bilan de cette transition.

Edouard, fonctionnaire d’Etat, habitant le 6ème arrondissement s’apprêtait à partir pour son lieu de service, nous donne un bilan passable. Pour lui, le chaos a été évité. « Je pensais qu’après la mort du maréchal, le pays sera ingouvernable. Mais grâce au Cmt, le pire est évité », estime Edouard. Un avis que partage Moustapha, lui aussi fonctionnaire, habitant dans le même arrondissement. « Même si y a quelques manquements, quelques ratés, les deux ans de transition sont vraiment satisfaisantes. Cela a permis aux rebelles de rentrer et c’est une bonne chose ».

Si certains apprécient ces deux ans de transition, pour beaucoup, les deux ans ont été teintés des tueries, de détournements, de mal gouvernance. « Je ne vois rien de positif de cette transition qui est malheureusement en cours. C’est plutôt deux ans de malheur », estime Michel, un agent de santé. « En seulement deux, il y a plus de massacre qu’en 30 ans du Président Idriss Deby. Il y a eu Abéché, Faya, Sandana, Danamadji, Magalmé, Kyabé et encore Monts de Lam, sans compter le 27 avril 2021 et 20 octobre 2022. Le bilan est tout sauf positif », remarque Abakar.

Pour Eugénie, le seul bilan positif est que, « ces ans de transition ont permis aux Tchadiens de découvrir les vrais visages de ceux qui se disent chefs de partis politiques et leaders de la société civile ». Selon elle, ceux qui contestaient le maréchal étaient juste des affamés. « Grace à la transition on connait désormais lesquels qui sont vraiment du côté du peuple et lesquels qui luttent pour leurs ventres », affirme-t-elle.