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Le consortium Recosoc au secours des groupements vulnérables dans le Kanem et au Lac

Le consortium Recosoc au secours des groupements vulnérables dans le Kanem et au Lac 1

Plusieurs groupements dans le Kanem et au Lac ont bénéficié d’un paquet d’activités dans le cadre du projet ‘’Renforcement de la résilience et de la cohésion sociale dans les zones fragiles transfrontalières du Tchad et du Niger ’’, financé par l’union européenne, leur permettant de faire face à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle mais aussi, de renforcer la cohésion sociale.

A Kekedina, sous-préfecture située à 65km de Mao dans la province du Kanem, deux groupements de 52 femmes dont 26 chacun ont bénéficié d’un programme d’épargne appelé Association villageoise d’épargne et de crédit (Avec), mise en œuvre par l’Association d’action pour la recherche et le développement du Kanem ( Ardek) et son partenaire Caire, des Ong. Assises sur une grande natte autour de deux caisses en fer et cadenassé, les bénéficiaires du programme témoignent. « Je me nomme Zara Abakar Abdoulaye. J’ai emprunté 65000f dans la caisse qui m’ont permis d’acheter une machine à coudre. Aujourd’hui, c’est avec l’argent de la couture que je subviens aux besoins de ma famille et que j’ai acheté des petits ruminant pour revendre », fais savoir une bénéficiaire . Elle dit avoir déjà remboursé le montant emprunté avec un intérêt de 10% dont 5000f, taux fixé par le groupe.

« Notre vie associative n’a pas seulement le seul but la cotisation et l’octroi des crédits. Elle vise d’avantage le rapprochement, l’affermissement de nos liens. Lorsqu’un membre du groupe est malade ou qu’elle a accouché, nous l’assistons physiquement et financièrement avec l’argent de caisse de solidarité », informe Haoua Abdala présidente du groupe dénommé shoukrane.

Cette activité consiste pour les membres de cotiser par semaine un certain montant fixé par l’ensemble du groupe « nous nous rassemblons une fois par semaine chez la présidente pour donner chacun sa part qui est de 350f dont 250f vont dans la caisse d’épargne et 100f comme fonds de la solidarité » nous explique la présidente. Un véritable levier pour l’autonomisation des femmes de cette partie du pays. « Avant je ne pouvais pas manipuler de l’argent, grâce au projet à travers l’octroie des crédit je peux faire le petit commerce », se réjouit Fatimé. En dehors des (Avec), d’autres activités comme les Farns (foyer d’apprentissage de réhabilitation nutritionnel) qui consiste pour les mamans lumières de préparer une sorte de bouillie enrichie pour les enfants malnutri, l’Alphabétisation (pour apprendre aux bénéficiaires à lire et à écrire) et les Banques céréalières sont misent en œuvre dans la commune de Dibinintchi et à Kekedina .

Dans le Lac, de Guilibia à Djioné 1 en passant par Kiskra et Kandja jusqu’à Baloul, ici c’est Oxfam et son partenaire Help qui coordonnent les mêmes activités présentes au Kanem. A travers le site maraîcher notamment, à Baloul, un village situé dans le département de Fouli, province du Lac, 2 groupements de 40 personnes dont 20 femmes s’activent dans un oasis au milieu des palmiers, aménagé pour la culture maraîchère. Sur une parcelle d’un hectare , de la tomate, la carotte , la betterave, les choux, le gombo, les aubergines, du manioc et autres légumes sont visibles. Le sol est humide, favorable à toutes les cultures, nous renseigne un animateur. « La culture maraîchère est mon activité depuis des années, mais je ne cultivais pas grand-chose. Non seulement il fallait parcourir des kilomètres pour trouver un endroit où cultiver, mais aussi le problème d’eau se posait. Mais maintenant, tout se passe sur place , l’eau coule en permanence et on stress moins », informe Fatimé Adam, membre du groupement.

Équipé d’un système d’irrigation du type californien et entouré de grillage, le site de Baloul fait des merveilles « tout va mieux aujourd’hui , on peut cultiver plusieurs variétés de légumes telles que la betterave, les choux et même la carotte grâce à la formation que nous avons reçu et les semences », renseigne Mahatmat Ali Zen, le chef du site. « Au bout d’un an seulement, nous avons déjà récolté 4 fois certains légumes » ajoute t il.

Selon les bénéficiaires, cette activité leur permet de subvenir à leur différents besoin « Dieu merci, c’est grâce à la culture maraîcher que je nourri ma famille et que je peux scolariser mes enfants », confie Fatimé Adam. « Avant on achetait tout au marché, mais maintenant nous cultivons nous même ce que nous consommons. Et nous pouvons vendre une autre partie pour acheter les céréales qu’on conserve en attendant la période de soudure » renchérit le Boulama du site.

Le projet Recosoc couvre principalement 9 communes réparties dans 4 régions des deux pays le Kanem, Lac au Tchad et Agadez, Diffa au Niger. Il est mise en œuvre par un consortium composé de Caire International, international Alert et Oxfam et des partenaires locaux que sont Hed Tamat( au Niger), Help Tchad et Ardek au Tchad.

Ndjondang Madeleine