Politique

Recherché par des inconnus, le magistrat Djedouboum Ngarndiguimbaye s’adresse au Président de la cour suprême

Recherché par des inconnus, le magistrat Djedouboum Ngarndiguimbaye s’adresse au Président de la cour suprême 1

Dans une missive adressée au président de la Cour suprême, le conseiller à la cour suprême Djedouboum Ngarndiguimbaye, informe qu’il activement recherché par des hommes enturbannés depuis la sortie de Aprodec-Ngambaye, relative aux événements tragiques du 20 octobre dernier et qu’une menace de mort pèse sur lui.

« La plume que je vous tiens à présent m’est vraiment pénible mais, elle vaut la peine parce que ma vie en dépend très fortement », signifie Djedouboum Ngarndiguimbaye, au début de sa missive. L’auteur de cette lettre au président de la Cour suprême explique que, le mercredi 16 novembre 2022, sa maison a été prise d’assaut par plusieurs hommes en tenues militaires et enturbannés. « Dans un premier temps, ils sont arrivés à bord de deux véhicules Toyota militaires (léopard) non immatriculés. Quelques temps après, ce fut le tour d’un véhicule civil aux vitres fumées non immatriculé aussi qui débarque avec six autres hommes toujours armes et enturbannés. M’ayant manqué, ils sont repartis après avoir interrogé la femme de ménage qui était là », explique-t-il. Djedouboum Ngarndiguimbaye ajoute qu’en milieu de la journée, deux autres personnes en tenue civile et a moto sont venues se renseigner encore de sa présence. « La menace étant réelle et très grave, ma famille et moi étions obligés de nous retirer de la maison. Mais, tenant à leur mission inavouée, une partie de ces «chargés de mission » est revenu dans mon quartier le vendredi 18 novembre 2022 à bord de deux véhicules Toyota dont l’un de type 105 de couleur noire et l’autre de type Corolla de couleur grise », écrit Djedouboum Ngarndiguimbaye. Jusqu’au 22 novembre 2022, indique la missive, les « guetteurs » continuent de tourner autour de la maison du magistrat. « J’ose croire que l’objectif de m’abattre est réel et persistant ».

Selon la lettre du conseiller à la cour suprême, Djedouboum Ngarndiguimbaye, des démarches ont été menées par ses parents auprès des autorités chargées de la défense et de sécurité. « Tous les services en charge de sécurité ne reconnaissent pas avoir envoyé leurs éléments à mon domicile. Bien plus, ils ont rejeté ma proposition consistant à me constituer prisonnier directement auprès d’eux », ajoute-t-il.

« Vous m’aviez fait croire par votre appel du samedi 12 novembre 2022 que vous avez été « interpellé » a propos de la vidéo consacrant la déclaration de l’Aprodec-Ngambaye. Mais hélas, vous ne m’avez pas dit laquelle des autorités vous a interpelle (à moins que celle-ci soit Son excellence le Président de Transition, Président de la République, Chef de l’Etat lui-même) », relève Djedouboum Ngarndiguimbaye.

« Magistrat professionnel, occupant la plus haute fonction dans la carrière, n’est-ce pas vous qui êtes mieux placé pour éclairer le Chef de l’Etat dans le domaine de la magistrature et de veiller à la bonne application des textes de la République régissant la magistrature, et de protéger dans certains cas, les Collègues ? On a fait partir beaucoup de nos Collègues Conseillers à la Cour suprême sans tenir compte de leur mandat et de leur inamovibilité ! », s’adresse-t-il au président de la cour suprême. « Sûrement, j’ai été diabolisé auprès du chef de l’Etat pour obtenir ma relève, mais de grâce, que mes contempteurs me laissent le souffle de vie s’ils ne sont pas Dieu ! », ajoute le magistrat qui informe que la vidéo à base de laquelle sa relève a été planifiée est sur la toile et c’est beaucoup de gens qui l’ont suivie, y compris les services de défense et de sécurité. « Elle appelle à la paix et à la cohabitation pacifique. Le négatif qui lui a été attribué, vient de l’esprit de nuire », précise-t-il

« Encore une fois, du fond de mon cœur, je n’aurai pas écrit cette lettre, si l’on a choisi seulement de me faire partir comme beaucoup de mes prédécesseurs, je n’ai pu retenir ma main à cause de ma sécurité et de celle de ma famille qui dépendent aujourd’hui en très grande partie de ceux qui sont à ma chasse », écrit Djedouboum Ngarndiguimbaye. « Je ne peux continuer à vivre dans la clandestinité. Jai décidé de sortir de ma cachette après cette lettre. Soyez en rassuré, monsieur le Président, et advienne que pourra », conclut Djedouboum Ngarndiguimbaye.

 

Nadjita Namlengar