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Dnis: ce que l’histoire retiendra

Dnis: ce que l’histoire retiendra 1

Ainsi Mahamat Idriss Déby est légitimé à la tête de la transition pour une durée de 24 mois. Le dialogue national inclusif et souverain qui a duré 45 jours n’a finalement pas servi à grand-chose, du moins, pas les aspirations légitimes du peuple tchadien. Il fallait s’y attendre. L’on croyait qu’avec la présence des « grandes figures » de l’opposition au Maréchal Idriss Déby Itno, les choses allaient tourner en faveur des attentes des Tchadiens mais hélas ! La déception est grande. Le président de l’Union nationale pour la démocratie et le renouveau Saleh Kebzabo, vice-président du Comité d’organisation du dialogue national inclusif et souverain et son compère Gali Ngothé Gatta comme président du présidium n’ont œuvré qu’à légitimer et renforcer le pouvoir du désormais Président de transition. Des pouvoirs que même le défunt Maréchal Idriss Déby n’avait pas. Celui de nommer les législateurs. Le plan du nouveau système Cmt/Mps semble marcher.

Avec l’absence d’un véritable contre-pouvoir, Mahamat Idriss Déby est le seul maître à bord. Il peut nommer qui il veut à un poste de responsabilité. Et l’histoire étant têtue, elle retiendra que Saleh Kebzabo, Gali Ngothé Gatta, Acheick Ibn Oumar et consorts ont cautionné la succession dynastique au Tchad. Vu leurs parcours, ce n’est peut-être pas étonnant de voir ces vieux routiers de la scène politique tchadienne devenir aujourd’hui des grands soutiens au pouvoir de Deby junior. Mais il faut tout de même se demander, pourquoi avaient-ils tant combattu le pouvoir de Déby père ? Les résolutions issues du dialogue national inclusif et souverain ne reflètent clairement pas les idéaux de leurs luttes politiques. Saleh Kebzabo est connu pour ses ralliements opportunistes et son inconstance politique. En 1996, il a appelé à voter pour le candidat du Mps Idriss Deby. Par la suite, il a prôné la politique de la chaise vide.

Comme ils ont respecté leur part du deal compromis, ils ont été payés cash. Le président de l’Union des forces démocratiques/Parti républicain, par ailleurs président du présidium du Dnis est nommé dès le lendemain de l’investiture du Président de transition, secrétaire général à la présidence et Saleh Kebzabo qui après avoir soutenu pendant 18 mois Déby Junior a eu la responsabilité historique de lire la décision qui dissout le Cmt et désigne Mahamat Idriss Déby président de la transition hérite de la primature. Il est une fois de plus, mis devant une grande responsabilité. Celle de mettre en exécution les résolutions du dialogue national inclusif et souverain et d’organiser une élection libre et transparente dont lui-même et le Président pourront être candidats. Mais aura-t-il les mains libres pour organiser des élections transparentes post-transition ? Assurément pas et le casting du gouvernement post-dialogue le montre aisément.

La Rédaction