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Des anciens casques bleus tchadiens lancent « l’opération brule bérets ONU»

Des anciens casques bleus tchadiens lancent « l’opération brule bérets ONU» 1

Des anciens casques bleus tchadiens lancent « l’opération brule bérets ONU»

Malgré les menaces des anciens casques bleus du contingent tchadien à la MINUSMA de brûler les bérets ONU afin d’amener le gouvernement à payer leurs primes, celui-ci n’a pas réagi.

Dépassés, en petit groupe, les anciens casques bleus ont brûlé ce mercredi 7 juin 2017 les bérets, les attestations et autres matériels de la MINUSMA dans différents arrondissements de  la capitale tchadienne ainsi qu’en province. Cet acte est baptisé « opération brule béret ».

Pour les militaires,  cette opération est une expression de douleur, du gémissement et d’une longue patience du militaire tchadien  dont les autorités n’ont pas cessé de vanter ses mérites dans le nord Mali contre les terroristes. Pour ce faire,  «Nous nous sommes réunis ce matin pour brûler les bérets à Farcha, Habena, Chagoua, Moursal (des quartiers de N’Djamena) et en province pour revendiquer nos droits. Nous avons décidé de brûler toutes les dotations en matériel de l’Onu pour nous faire entendre » justifie Altora Maxime, un des porte-parole du groupe de militaires.

Dans leur communiqué rendu public deux jours  plus tôt avant le lancement de cette opération, les militaires rentrés du Mali constatent que les autres contingents perçoivent sur le terrain leurs primes de risque, primes de chaleur et leurs salaires mensuels sont versés directement dans leur compte bancaire alors que les casques bleus tchadiens ignorent la destination que prennent les leurs.  Pourtant, ils sont en première ligne sur le théâtre des opérations le plus dangereux du Mali. C’est pourquoi, «Nous voulons que nos voix soient entendus et par le gouvernement tchadien et part l’ONU », a précisé Altora Maxime. Interrogés, les anciens casques bleus entendent poursuivirent l’opération jusqu’à le paiement intégral de leurs primes.

Dans le même sillage, pour avoir dénoncé le non paiement de ces primes à travers une correspondance adressée aux autorités hiérarchiques, le Lieutenant David Guirdjartouang, l’un de casques bleus tchadiens, arrêté, gardé en secret puis jugé le 1er juin dernier au tribunal de grande instance de N’Djamena. Il  écope un emprisonnement de trois mois avec  sursis et la justice le condamne aux dépens. A cela, s’ajoutent aux quatre autres militaires arrêtés pour la même cause, selon le communiqué des anciens casques bleus tchadiens. « Nous exigeons la libération de nos quatre collègues arrêtés il y’a de cela trois mois alors qu’ils étaient en réunion devant la direction générale de l’intendance militaire », martèle Altora Maxime, l’un des délégués des militaires.

Bishop Saturnin