Politique

Le Barreau du Tchad est indigné par la posture hors paire du gouverneur du Moyen-Chari

Le Barreau du Tchad est indigné par la posture hors paire du gouverneur du Moyen-Chari 1

Dans un communiqué de presse, le Barreau du Tchad exprime sa vive préoccupation pour les pertes en vies humaines et s’indigne contre la posture du gouverneur du Moyen-Chari. Le Barreau appelle les autorités à prendre leurs responsabilités.

Pour le Barreau du Tchad, ces pertes en vies humaines dans le Lac Iro viennent s’ajouter a la longue liste des tchadiens qui perdent chaque jour leurs vies suite à des actes barbares et inhumains. « La sacralisation de la vie humaine est devenue un vain mot au Tchad et a fait place à la banalisation de l’être humain à travers des massacres et des tueries sans que cela n’émeuve sérieusement les autorités locales et centrales », constate le barreau du Tchad.

Pour les avocats du Tchad, « comment comprendre que du jour au jour, l’on assiste a une répétition des massacres et tueries dans un Etat qui se dit de droit sans que des actions concrètes et fortes ne soient engagées pour y mettre un terme et aussi engager des poursuites et prendre des sanctions contre les véritables auteurs et leurs complices ? Y aurait-il des personnes qui seraient plus fortes que l’Etat, se déplaçant allègrement région par région pour ôter des vies humaines sans être inquiétées? Pire, ces personnes ne se gênent aucunement pour publier sur les réseaux sociaux ces images insoutenables à la portée des âmes sensibles et des jeunes. L’État n’est-il vraiment pas a mesure d’appréhender ces malfaiteurs qui ne se cachent même pas ? L’Etat ne serait-il vraiment pas à mesure d’assurer et de rassurer aux citoyens leur sécurité ?Les multiples forces de sécurité et les services de renseignements que dispose le gouvernement ne sont-ils pas suffisamment outillés et à mesure d’identifier les auteurs de ces massacres afin qu’ils soient traduits devant les juridictions ? »

Le Barreau est choqué et consterné par ces violations graves, flagrantes et répétitives des droits de l’homme, lesquelles violations remettent en cause l’Etat de droit et interrogent sur la responsabilité régalienne de l’Etat qui est celle d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens. « Alors que le Lac Iro prend feu, le Barreau du Tchad est indigné par la posture hors paire du gouverneur du Moyen-Chari qui s’est lancé dans des propos d’intimidations dans le but de faire taire les voix qui dénoncent ».

Pire, pour le communiqué, « le gouverneur, ignorant totalement le principe de séparation des pouvoirs, dans un excès de zèle, s’érige en autorité de poursuite et en juge, jurant d’enfermer, d’amener en prison. Jetant de l’huile sur le feu par cette sortie inopportune, le gouverneur, en sa qualité de premier représentant du gouvernement dans la région du Moyen-Chari, affiche une posture qui s’apparente à une incapacité d’assumer les responsabilités qui sont les siennes quant à la sauvegarde des droits et libertés des citoyens de sa région notamment leur droit a la vie. Le Barreau relève là aussi, la sempiternelle question de nomination des personnes dévouées, avec un sens aigu de responsabilité, des personnes capables et compétentes notamment des vrais administrateurs formés, aux postes de responsabilités », relève le Barreau.

Le Barreau rappelle une énième fois les autorités de transition à leur responsabilité et à ne pas prendre à la légère ces multiples situations graves et flagrantes de violation des droits de l’homme et l’impunité constante qui en découle.

Le Barreau interpelle les autorités sur le défi constant à l’état de droit et l’affaiblissement de l’autorité de l’Etat que cristallisent chaque jour ces violations graves et flagrantes des droits de l’homme. « En tout état de cause, le Barreau continue à documenter les multiples cas de violations des droits de l’homme et rappelle la compétence universelle qui découle de ces situations », informe-t-il.

Le Barreau interpelle les partenaires du Tchad et les organes internationaux et régionaux de surveillance et de contrôle des instruments des droits de l’homme sur ces situations qui perdurent et qui remettent constamment en cause les droits humains notamment ce qui en constitue le noyau dur.

Nadjita Namlengar