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Plusieurs organisations politiques et de la société civile posent une requête au Pcmt pour un véritable dialogue inclusif et souverain

Plusieurs organisations politiques et de la société civile  posent  une  requête au Pcmt pour un véritable dialogue inclusif et souverain 1

Dans une lettre ouverte au Président du conseil militaire de transition (Pcmt) Mahamat Idriss Deby, le GRA Appel 1er juin, la coalition des actions citoyennes Wakit Tamma, le parti les Démocrates, Une Nation pour tous (Unpt), le Mouvement du peuple uni pour la démocratie (Mpud), le Front national pour le changement (Fnc), le parti Un Nouveau jour, l’Union des travailleurs progressistes pour la cohésion (Uptc) et la Plateforme diaspora tchadienne réclament un dialogue national véritablement inclusif et souverain.

Soucieuses de la réussite de la transition et du dialogue national sincère espéré par tous les tchadiens, où toutes les forces vives de la nation vont dessiner le contour d’un nouveau Tchad afin de sortir de l’abîme de la mauvaise gouvernance où il est plongé depuis des décennies, les organisations politiques et de la société civile signataires de la lettre rappellent les engagements pris par le Pcmt qui ne sont malheureusement pas respectés.

« Vous avez toujours refuser de modifier la charte de transition issu du coup d’état, qui vous a donné un pouvoir absolu sur l’exécutif, le législatif et le judiciaire ; vous avez refusé de rassurer les tchadiens sur votre volonté à ne plus être candidat à la fin de la transition, de ne pas être juge et parti, vous vous êtes engagés à réaliser le dialogue national inclusif et souverain tout en refusant d’ouvrir sincèrement le comité d’organisation du dialogue national inclusif aux forces qui ne partage pas votre gestion du pays. En cette année de votre règne, le repli identitaire a atteint son paroxysme. Les tchadiens se sont entretués plus qu’aucune autre année. Des détournements colossaux se font à ciel ouvert de façon impunie, les nominations n’ont jamais été aussi claniques et le pays n’a jamais été autant divisé », relève la lettre.

Pour les organisations politiques et de la société civile, l’espoir unanime de participation des politico-militaires au dialogue national afin de mettre définitivement fin aux guerres civiles au Tchad qui durent depuis 60 ans a été refroidi à Doha. « Au lieu d’un dialogue sincère avec les vrais politico-militaires, leur nombre est passé de la dizaine connue à plus d’une cinquantaine à Doha dont beaucoup sont partis de N’Djamena pour simplement noyauter le dialogue », soulignent-elles

D’après les organisations signataires, les déclarations du 27 juillet 2022 faites par le Pcmt devant les membres du Codni achève la suspicion légitime. « Vous dites que « l’inclusivité tant voulue ne doit pas être confondu à l’unanimité ». Mais si sous cet argument on élimine déjà ceux qui ne partagent pas le point de vue du Cmt, avec qui va-t-on dialoguer dans la salle ? Quel sera le sens de la souveraineté ? l’inclusivité perd tous son sens et vous vous préparez à exclure tous ceux qui exigent une bonne préparation du dialogue », s’interrogent-elles.

Ces organisations invitent Mahamat Idriss Deby à accepter un dialogue sincère et vraiment inclusif qui sera l’unique voie pour sortir le Tchad du cycle interminable de violence et pour asseoir les institutions légitimes permettant d’aboutir à des dirigeants démocratiquement élus. « Cela passe par la mise en place d’un organe paritaire comprenant ceux qui soutiennent d’une part votre politique et d’autre part, ceux qui ne la soutienne pas. Cet organe sera chargé de préparé dans un atmosphère apaisée, de façon inclusive, consensuelle et transparente l’agenda, les critères et la liste des participants au dialogue et le projet de règlement intérieur », stipule la lettre.

Kedaï Edith