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Violence contre les magistrats : la Ctddh se dit scandalisée

Violence contre les magistrats : la Ctddh se dit scandalisée 1

Dans un communiqué de presse, la Convention Tchadienne de Défense de Droits de l’Homme (Ctddh) exprime son indignation suite à la recrudescence des violences vis-à-vis des magistrats.

« Scandalisée », le mot trouvé par le secrétaire général adjoint de la Convention tchadienne de défense de droits de l’homme (Ctddh) Ibrahim Mahamat Ibrahim pour dénoncer une énième violence exercée sur des magistrats par des « militaires proches du Conseil militaire de transition ». L’organisation de défense des droits de l’homme rapporte que « ce matin de dimanche 27 courant, des militaires sans foi ni loi, proches du sérail au pouvoir ont violemment torturé le procureur de la République Hissein Saleh Arabi et le juge d’instruction Galia Dogo Hassaballah » de Kelo. Des actes de violence qui n’ont pas épargnés l’épouse du procureur enceinte de 7 mois.

« Ayant débarqué de façon impromptue, les militaires se sont mis à perquisitioner le domicile du procureur de fond en comble pretextant une opération de désarmement. Malgré que celui-ci leur ait préalablement déclaré qu’il est magistrat et possède une arme de poing, ces militaires n’ont pas hésité une seconde à le passer à tabac devant les membres de sa famille », rapporte l’organisation. Le juge d’instruction, poursuit la Ctddh dans son communiqué, qui a eu le malheur de venir a la rescousse du procureur, avait lui-aussi, subi sans ménagement le même sort malgré leurs permis de port d’arme de poing. « Les magistrats sont sévèrement soumis à des tortures et humiliations insupportables de la par des militaires en mission de désarmement », informe Ibrahim Mahamat Ibrahim. Pour la Ctddh, cette « agression barbare est d’autant plus grave que ce phénomène est devenu récurent dans notre pays », rappelant qu’en debut de semaine, plusieurs cas d’agression physique sur des magistrats avaient été enregistrés. C’est le cas du juge Abakar Ibrahim Djay, torturé par des militaires à l’entrée de N’Djamena ainsi qu’un autre magistrat en exercice à Mao a lui été brutalisé. « Cette violence faite aux acteurs judiciaires viole les dispositions de textes tant nationaux qu’internationaux protégeant l’inviolabilité de domiciles privés et la sacralité de la personne humaine », dénonce la Ctddh qui estime que la recrudescence de ces agressions physiques sur des magistrats est le « résultat de l’impunité dont jouissent certains officiers du Cmt qui se considérent supérieurs aux lois ».

Tout en interpellant le président du conseil militaire de transition à prendre ses responsabilités avant que la situation ne devienne incontrôlable, la Ctddh exige l’arrestation et la traduction des auteurs de ces agressions devant les Tribunaux compétents. « Cette insécurité juridique prouve à suffisance que l’Etat de droit est en vacances prolongé au Tchad », note le secrétaire général adjoint de la Ctddh.

Stanyslas Asnan