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« La justice tchadienne a besoin d’une très bonne thérapie pour être gage de la paix véritable, baromètre de l’Etat de droit »: le bâtonnier 

« La justice tchadienne a besoin d'une très bonne thérapie pour être gage de la paix véritable, baromètre de l’Etat de droit »: le bâtonnier  1

Entouré de ses proches collaborateurs, le président de l’ordre des avocats du Tchad Me Djerandi Laguerre Dionro fustige l’immixtion de l’exécutif dans l’exécution des décisions de justice et appelle au respect des règles et principes de droit.

Le bâtonnier Me Djerandi Laguerre Dionro a tiré la sonnette d’alarme sur la situation de justice au Tchad.  « Dès lors, les intérêts des citoyens justiciables pourraient être mis en difficulté. En tout état de cause, l’ordre des avocats renouvèle sa préoccupation liée à la soif des Tchadiens pour la justice en ce moment où notre justice est très malade, décriée par tous les Tchadiens qui ont perdu totalement confiance en elle, une justice qui créée l’insécurité, une justice à double vitesse », note Me Djerandi Laguerre Dionro.

La justice tchadienne a selon lui, besoin d’une très bonne thérapie pour être gage de la paix véritable, baromètre de l’Etat de droit.

Tout en s’insurgeant contre des lobbies tentent de prendre en otage l’institution judiciaire, le barreau en appelle à la vigilance des autorités dans les nominations afin que soit : « remis au travail tous les magistrats compétents marginalisés et frustrés par des nominations sur favoritisme, clientélisme, corruption, placé l’homme qu’il faut à la place qu’il faut, placé des magistrats à la hauteur de la tache à la tête des juridictions, restauré l’indication des grade, échelon et autres devant le nom de chaque magistrat dans les décrets de nomination, revu les nominations des magistrats à la Cour suprême qu’il en soit de même pour la nomination des greffiers ».

L’immixtion de l’exécutif dans l’exécution des décisions de justice se manifestent par des instructions et correspondances tendant à bloquer les exécutions.

« L’exécutif doit plutôt prêter main forte à l’exécution des décisions de justice. Par ailleurs, si l’on estime que certaines décisions rendues par les juridictions à différentes phases de la procédure ne sont pas conformes aux règles de droit, cela pourrait en partie s’expliquer par l’état de déliquescence de notre justice liée aux nominations fantaisistes, à la corruption dont font montre les acteurs judiciaires et aussi à l’indépendance de la justice mise à rude épreuve », dénonce Me Djerandi Laguerre Dionro.

Il en appelle au respect des règles et principes de droit qui gouvernent la justice et que l’intérêt général prime en tout.

Stanyslas Asnan