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Bavure policière à l’Ecole belle vue : les avocats des victimes exigent l’arrestation des auteurs

Bavure policière à l’Ecole belle vue : les avocats des victimes exigent l'arrestation des auteurs 1

Les avocats des victimes des élèves de l’Ecole Belle Vue, brutalisés le 14 avril dernier à l’École Belle Vue de Moursal dénoncent lors d’un point de presse à la Maison des Médias du Tchad (Mmt) le silence des autorités et exigent l’arrestation des auteurs de cette bavure pour repondre de leurs actes devant la justice.

Une dizaine d’élèves hospitalisés, de nombreux autres asphyxiés et un passant ayant perdu, c’est la conséquence de l’intervention brutale des éléments du Groupement mobile d’intervention de la police – Gmip- le 14 avril dernier, à l’Ecole Belle Vue, situéeàMoursal dans la commune du 6ème arrondissement de N’Djaména.
D’après Me Frédéric Nanadjingué, l’un des avocats des victimes de cette ’’bavure policière’’, une dizaine d’enfants a été à l’Hôpital Notre Dame des Apôtres, à l’Hôpital de l’Union et au Pavillon des Urgence de l’Hôpital général de référence nationale. « Une élève a reçu de la part d’un policier des coups de bâton à la tête laissant couler du sang par les oreilles. Et jusqu’aujourd’hui, son cas semble grave. Un passant a perdu un œil et admis lui aussi à l’Hôpital. La plupart est traumatisé à vis, en sus des pertes des biens comme leurs effets personnels », précise-t-il. Cet établissement renferme aussi bien une école primaire et un collège. « Imaginez la souffrance endurée par ces enfants de l’école primaire qui ont moins de dix ans. Imaginez la souffrance de ces collégiens qui n’avez rien compris à la situation qui s’abattait sur eux ce jour-là », dénonce l’avocat.
Me Frédéric Nanadjingué trouve incompréhensible que la police qui est censée assurée la sécurité des élèves se révèle être leur bourreau sans aucune raison. « C’est une situation inadmissible qui nous a interpellés et ahuris », ajoute-t-il.

Silence des autorités

Mais le comble dans cette situation, dénonce les avocats des victimes, « aucune communication de la part du Procureur de la République, moins encore de la part du porte-parole de la police ».
Me Clarisse Nomaye, l’une des conseils des victimes appelle l’Etat au respect du droit à l’intégrité physique et morale des élèves et étudiants et lui rappelle ses engagements à travers la ratification de la convention internationale relative aux droits de l’enfant garantis par la Constitution. « Nous exigeons l’arrestation des auteurs de cette bavure intolérable en vue de répondre à leurs actes devant la justice », ajoute-t-elle.
Pour Me Djouhinet Frédéric Daïnonet, cette situation n’est pas singulière dans ce pays. « La police est devenue ce dernier temps la machine de répression et non la machine de maintien de l’ordre comme le voudrait son statut. La police ne peut nullement troubler les activités éducatives au sein d’un établissement. Elle ne peut mener des actions que si les dirigeants de cet établissement le demande et ce, en cas de troubles des activités éducatives », ajoute-t-il qui prévient qu’on ne saurait d’aucune façon justifier cette barrure et toléré ce comportement ‘’criminel’’ de la police. Les actions de la police ces derniers jours visent d’après l’avocat un seul but, « terroriser la population sans égard de l’âge ni de la condition ».

Stanyslas Asnan