Dans le cadre de l’organisation des scrutins de 2021, LesTransformateurs appellent les Tchadiens de tout bord à s’inscrire massivement sur la liste électorale du 1er au 20 octobre 2020 selon le chronogramme de la commission électorale nationale indépendante(Ceni).
Cet acte civique reste la seule condition d’exprimer son droit afin de créer une alternance au sommet de l’Etat.
Le président du parti, Dr Succès Masra décide de ne pas reculer, malgré les coups de ses détracteurs politiques. Selon lui l’appel à cet enrôlement est tout à fait normal et légal pour un parti politique.
« L’arme de transformation massive sur le plan démocratique c’est la carte d’électeur. Beaucoup de gens me demandent est-ce que vous serez candidat à la présidence de 2021 ? Je leur dis, et si j’étais candidat, avez-vous votre carte d’électeur pour voter pour moi ? Ils me disent non. Pour certains, parce que nous n’avons pas cru au système électoral, nous avons un dirigeant auquel nous ne lui faisons pas confiance. C’est pourquoi je leur demande d’aller se faire enregistrer massivement », explique-t-il.
Si le vote est un devoir civique, il faut réunir les conditions pour que la voix de l’électeur soit respectée afin que le vote se passe en toute transparence et de manière crédibilité. « Il faut changer la constitution et le code électoral, revoir le découpage administrative. Car pour certaines provinces qui représentent 52% de la population, leur poids électoral est réduit à 38%. Avant d’obtenir toutes ces choses, il est indispensable d’avoir sa carte d’électeur qui est une arme à utiliser pour mettre le bulletin dans l’urne », insiste-t-il.
Dans ces conditions, il sera possible de voter et de contrôler le vote pour savoir s’il y a transparence. « Et si demain les résultats venaient à être truqués, nous allons appeler à la révolte populaire », prévient Dr Masra Succès.
Quant au non reconnaissance de son parti, le président des Transformateurs précise que son parti est légalement constitué et enregistré dans le journal officiel de la République. « Si les Transformateurs était un parti illégal, c’est que le procureur de République qui selon la loi se saisirai et je serais en prison pénalement. Ce qui n’est pas le cas c’est de l’arbitraire. Même la mauvaise constitution d’aujourd’hui nous donne le droit de résister face à un régime basé sur l’arbitraire et l’injustice. La commission nationale de droit de l’homme nous reconnait, le secrétariat général du gouvernement nous reconnaît sinon il n’aurait pas publié notre officialisation au journal officiel de la République », informe-t-il.
La constitution du 4 mai 2018 disqualifie Dr Succés Masra dans la cours à la magistrature suprême. Mais le jeune économiste reste serein et confiant. « Un forum vient d’être annoncé et j’espère qu’ils auront la sagesse. Nous espérons que c’est une sagesse de dernière étape avant de pouvoir sereinement organiser la transition au sommet de l’Etat. Qu’il profite de ce forum pour aller à l’essentiel en modifiant et en supprimant toutes les clauses d’exclusion parmi lesquelles la clause de 45 ans anti jeunesse et anti majoritaire du Tchad », remarque-t-il. Avant d’ajouter que nous n’accepterons pas d’assister à un apartheid électoral où certains tchadiens sont exclus. « Si un jour j’avais envi d’être candidat à la présidence, personne n’a le droit de m’en interdire. L’âge normal d’être candidat à la présidence et à n’importe quelle élection doit être ramené à 18 ans si on est sérieux avec soit même », précise-t-il.
Si en 30 ans, Idriss Deby a reconnu devant les gouverneurs à Abeché que les instituions de l’Etat sont à terre, tout porte à croire que le bilan est mitigé. « Les élections de 2021 sont les élections des dernières chances. Si monsieur Deby veut sortir par la grande porte dans ce pays qu’il n’ait pas peur, personne ne va le poursuivre. Nous voulons voir les anciens présidents prendre du thé ensemble en regardant le match des Sao, c’est la vision que nous portons », à conclut le président des transformateurs.
Bienvenu Daldigué
