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Assassinat d’Hamid Saleh: l’avocat de Salaye Déby s’indigne de la dénaturation des faits

Assassinat d'Hamid Saleh: l'avocat de Salaye Déby s’indigne de la dénaturation des faits 1

L’avocat de Salaye Déby Itno Me Sanna Dieudonné balaie d’un revers de mains les accusations d’assassinat du jeune bouvier Hamid Saleh portée à l’encontre de son client et met au défi le collectif de la société civile de rapporter les preuves de la saisie du troupeau de chameaux de la victime.

D’après l’avocat du frère cadet du président de la République, le bouvier Hamid Saleh est décédé le 28 avril dernier des suites de noyade à Mabirio, dans la sous-préfecture de Linia, à une trentaine de kilomètres de N’Djaména. « Dans la période qui a suivi les faits était apparu un intermédiaire qui a fait malicieusement l’offre de sa médiation à Salaye Déby Itno. Mais ne se reprochant de rien, il a décliné cette offre », précise Me Sanna Dieudonné qui informe que c’est cet intermédiaire qui va dénaturer les faits pour ensuite les porter à la connaissance de la Convention tchadienne de défense des droits de l’homme (Ctddh). « Au lieu de chercher à vérifier les faits, la Ctddh va hâtivement relayer l’information. Etant à N’Djaména, elle s’est arc-boutée sur cette information dénaturée alors que la méthodologie idoine usitée par toute organisation, fut-elle de droit de l’homme, c’est d’effectuer au préalable une enquête sur les lieux des faits pour s’assurer de la véracité des faits avant toute autre action », a-t-il rappelé.
Selon l’avocat, la victime et son compagnon (Adoum Oumar), âgé de 16 ans, se sont rendus au bras du fleuve Chari, à quelques encablures du jardin de son client, non pas pour faire abreuver le troupeau de chameaux comme l’a signifié la Ctddh mais plutôt pour se rafraichir. « La victime s’était déshabillée pour aller se laver au fleuve, soudain, son ami s’était rendu compte qu’elle se noyait. C’est ainsi qu’il cria au secours », poursuit Me Sanna Dieudonné qui rajoute que les images du corps repêché montrent la victime avec une petite culotte. « En date du 13 mai, le collectif des associations de la société civile informait qu’en sus d’avoir provoqué la mort de Hamid Saleh (et non Moussa comme le dit la Ctddh), monsieur Salaye Déby Itno a illégalement saisi son troupeau de chameaux. A ce sujet, mon client met le collectif au défi de rapporter la preuve de la saisie illégale de ce troupeau », assure-t-il.
Me Sanna Dieudonné de s’interroger « pourquoi à ce jour, les parents de la victime n’ont-ils pas déposé plainte contre monsieur Salaye Déby Itno s’ils estiment que c’est ce dernier qui est l’auteur du décès de leur progéniture ? « Dans un pays de droit comme le Tchad, jusqu’à preuve du contraire, notre client bénéficie-t-il, à n’en point douter, comme tout citoyen mis en cause d’une présomption d’innocence jusqu’à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d’un procès public où toutes les garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées », note-t-il.

Stanyslas Asnan