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Affaire de la bourse d’études: Les Étudiants n’entendent pas lâcher prise

Affaire de la bourse d’études:  Les Étudiants n’entendent pas lâcher prise 1

Affaire de la bourse d’études:  Les Étudiants n’entendent pas lâcher prise

Après la manifestation du 23 septembre 2016 avortée et au terme du délai de 72 heures accordées pour le départ du ministre de l’enseignement supérieur Makaye Hassan Taisso, les étudiants persistent dans leurs revendications.

Il est 8h, ce lundi 26 septembre 2016. Dans les locaux de l’Université d’Ardep-Djoumal dans le 3ème arrondissement de la commune de N’Djamena, les étudiants se regroupent, multiplient des tracts sous lesquels on peut lire « Non à la suppression de la bourse des étudiants » ; « Ne touchez pas à ma bourse » ; « Non à la suppression de nos bourses et le versement de 6 moins d’arriéré ou rien » ; « Tous ensemble, mourons pour nos intérêts collectifs » ; « Taisso ne touche pas vraiment à ma bourse d’étude ». Les uns, marteau et morceau de fer à la main cassent les murs qui servent de clôture pour libérer de passages en cas d’intervention de  la police. D’autres par contre déplacent les dalles à l’entrée de l’université pour empêcher les véhicules de police d’entrée dans la cour.

Quelques heures plus tard, on leur apprend que les étudiants et élèves investissent les rues de Walia,  dans le 9ème arrondissement. La police converge sur les lieux de casses, précise la même source. Du coup, les étudiants d’Ardep-Djoumal apprêtent cailloux, bâtons et essences et attendent de pied ferme pour lancer les hostilités. Les uns décident de s’organiser en petits groupes dans différents quartiers, les autres proposent d’assiéger les locaux de l’université en attendant la rencontre prévue à 10h avec le premier ministre Pahimi Padacké Albert II. Des cris retentissent « la fête a déjà commencé » ; « Dans la rue, dans la rue». Le président de l’Unet (Union nationale des étudiants tchadiens), Barka Le Roi Manamo Matkissam sort du bureau et lance à ses camarades en ces termes « Les hostilités viennent de commencer alors prenez acte ! », lance-t-il avant de quitter avec son staff pour la primature. Les étudiants changent de stratégies par rapport aux précédentes. Ils regroupent et se partagent les secteurs en attendant la rencontre avec le PM, en cas de refus de revoir la décision sur la bourse, ils seront dans l’obligation de faire «une chasse aux sorcières » (NDLR :casser, démolir, les véhicules de l’Etat portant les immatriculations AP). La rencontre avec le chef du gouvernement n’a pas eu lieu. Le président de l’Unet et son staff reviennent au bureau pour statuer sur la situation et tenir un point de presse. A l’issue de ce point de presse, les différents délégués et secrétaires disent non à un cessez-le feu et de continuer les revendications, seules gages de leur lutte jusqu’à la satisfaction. Entretemps, la base c’est-à-dire les étudiants assiègent les rues, cassent les vitres et motos AP, brulant des pneus à chaque rue.

Pour Barka Le Roi Manamo Matkissam, « Nous allons continuer avec les manifestations jusqu’à ce que les mesures prises par le gouvernement soient abrogées ». Pour lui, tous les étudiants tchadiens sont concernés par cette manifestation. « Notre revendication est à caractère national alors nous demandons à tous les étudiants des provinces de se joindre à nous, aux anciens étudiants devenus fonctionnaires de soutenir aussi notre action pour que justice soit faite et que nous entrons dans nos droits », ajoute-t-il.

Djimnayel Ngarlenan