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Mahamat Nour Ibedou «Le Tchad s’est tout simplement arrêté »

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Mahamat Nour Ibedou «Le Tchad s’est tout simplement arrêté »

Au cours d’un point de presse, ce samedi 24 septembre 2016 au Centre Al Mouna dans le 3ème arrondissement de la commune de N’Djamena, la Convention tchadienne pour la défense des droits de l’Homme (CTPDH) et ses organisations alliées ont frappé sur la table pour dénoncer la situation socio-économique actuelle que traverse le pays et appelé à un dialogue inclusif. Sans quoi, il fera recours à des actions citoyennes.

Devant un parterre de journalistes, le Secrétaire général de ladite convention, Mahamat Nour Ibedou, n’a pas mâché ses mots. « Tous les observateurs qui suivent l’évolution de la situation socio-politique de notre pays et qui avaient émis des craintes et ceux qui avaient prédit des scénarios catastrophiques sont arrivés au même résultat : le Tchad s’est tout simplement arrêté. Cette fois-ci, la politique de dissimulation, du mensonge, des slogans factices du genre Tchad émergent, horizon 2025 etc. ne prend plus, même les spécialistes dont le rôle est de masquer les tares d’un Idriss Déby finissant sont à bout de souffle. Ils se rendus à l’évidence : le navire tchadien est en train de prendre l’eau de toute part », constate-t-il.

La crise socio-économique enclenchée après les élections présidentielles laisse perplexe bon nombre de tchadiens et préoccupe la CTPDH et ses organisations alliées. Les conditions actuelles des fonctionnaires et étudiants tchadiens ne sont jusque-là résolues. Des femmes et enfants sont dans des écoles désaffectées ou soit provisoirement chez un parent soit carrément dans la rue (73% des foyers à N’Djamena font un repas tous les deux ou trois jours et beaucoup d’habitants ont tout simplement quitté la ville). Inscrire un enfant à l’école est devenu un luxe, parce qu’il faut penser à sa nourriture. Les étudiants dont le sort est lié à celui de la situation salariale de leurs enseignants doivent dire adieu aux études, se lamente la Ctpdh.

Dans les marchés, il n’y a pas d’argent et les commerçants de grignoter sur leur maigre capital faute de clients. La police ne cesse de racketter les paisibles citoyens, l’administration au Tchad n’existe plus. Les entreprises d’Etat arrachées par les parents de Déby au nom de la privatisation ne payent plus d’impôt parce qu’elles appartiennent à des intouchables et rien ne tombe au trésor public qui continue à être désespérément vide. Les fameuses mesures concoctées par les collaborateurs de Déby  dont l’amateurisme a causé bien de torts au pays sont stupides.

Face à cette situation, la CTPDH  et les organisations alliées exigent solennellement de Déby l’acceptation immédiate d’un dialogue inclusif en terrain neutre. La CTPDH demande la démission de Déby à cette occasion au profit d’un gouvernement de transition dont la forme, la durée et les prérogatives seront définies par les acteurs en présence. Cette transition devant aboutir à des élections transparentes.

Par ailleurs, en cas de refus, la CTPDH se réserve le droit de recourir à des actions citoyennes de grande envergure et demande à ses militants de rester mobilisés en vue de répondre au mot d’ordre qui lui sera éventuellement donné.

Djimnayel Ngarlenan et Deub’h Emmanuel