Edito

Edito N°026

Edito N°026 1

Les problèmes commencent…

Bientôt la rentrée scolaire 2016-2017. Les différentes administrations des établissements scolaires sont à pied d’œuvre pour rouvrir  leurs portes ce 15 septembre, date officielle de la rentrée. C’est dans cette perspective que le ministre de l’éducation nationale et la promotion civique, Ahmat Kazhali Acyl a lancé la rentrée administrative le 1er septembre 2016. Mais, sur le terrain, les choses ne semblent pas bouger dans ce sens.  Seuls les établissements  privés pourraient être au rendez-vous.

D’abord les contraintes naturelles constituent un blocage pour l’application de la réforme  du système éducatif fixant la rentrée des classes le 15 septembre. A N’Djaména par exemple, la plupart de écoles sont inondées. Il faut patauger pour inscrire son enfant. En provinces, principalement dans les villages la situation est critique. Là-bas,  les salles de classes sont souvent construites à base des tiges de mil, des secko ou en paille. Les cours des établissements sont érigées  en champs de sorgho ou maïs. Pour ce faire, il faudra attendre la fin de  récolte pour commencer la construction des hangars de fortune devant abriter les élèves. On sera en ce moment entre novembre et décembre. Dans de pareils cas, la décision fixant  la rentrée scolaire le 15 septembre n’est simplement pas réaliste.  

L’autre difficulté,  non de moindre qui risque de compromettre  cette  rentrée est la grève déclenchée par le Syndicat des enseignants du Tchad (Set). Le Set conditionne la reprise des cours par le paiement intégral des  arriérés de salaires et primes des examens et concours de tous les enseignants. Ce mouvement reste une grosse épine dans le pied du gouvernement qui risque fort bien de voir cette rentrée s’effectuer dans les établissements publics sans enseignants si rien ne se fait d’ici là. Payer régulièrement les salaires et primes des enseignants reviendra à mettre un terme aux multiples interruptions qui  perturbent souvent le bon fonctionnement du cycle scolaire. La réforme devrait donc commencer par-là, si le gouvernement  est vraiment soucieux de l’avenir des futures cadres de ce pays. L’éducation qui est  l’un des secteurs prioritaires devrait logiquement attirer toute attention des autorités. Mais  force est de constater de nos jours que la qualité de l’enseignement et les meilleures conditions d’études ne sont guère recherchées dans les écoles publiques.  Pour preuve, les lycées catholiques à savoir Sacré-Cœur, Charles Louanga et Padre Pio ont occupé et occupent depuis plusieurs années déjà,  les trois premières places à l’issue des examen de fin de cycle notamment le baccalauréat. Tandis que les établissements publics sont relégués  au bas du tableau. Cela s’explique en partie par les grèves répétitives des enseignants. Alors  fixer la reprise des cours un peu plus tôt  pourrait dans une certaine mesure arranger la situation mais ne peut véritablement suffire pour résorber le problème de l’éducation nationale tchadienne. Au risque que cette mesure ne puisse être qualifiée de simple parade,  les autorités en charge de l’éducation devraient s’attaquer aux véritables maux qui tirent l’école tchadienne vers les abysses.   Payer régulièrement les enseignants, doter les écoles des infrastructures adéquates et moyens nécessaires, nommer aux différents postes de responsabilité des hommes capables et sérieux, séparer l’éducation de la politique, etc. Cela n’est pourtant pas de la mer à boire si on y met un grain de volonté. Vouloir c’est pouvoir disait l’autre.  

La Rédaction