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En dépit de la menace terroriste, l’Etat baisse la garde

En dépit de la menace terroriste, l’Etat baisse la garde 1

Pendant que les attaques de la secte islamiste Boko Haram se multiplient au Lac Tchad obligeant le gouvernement à déployer des forces supplémentaires, la vigilance est de moins en moins accrue dans la capitale. Reportage au pont de Nguéli.
A Nguéli, sur les ponts qui lient N’Djaména à Kousseri, la ville Camerounaise, la circulation est fluide ce samedi 3 août. Les habitants de ces deux villes voisines vaquent normalement à leurs occupations. Si, sur le nouveau pont réservé aux véhicules, la fouille est effectuée efficacement à l’aide des détecteurs de métaux, c’est un laisser-aller de l’autre côté des piétons et voitures à bras. Les militaires, éléments de la Direction générale de la sécurité intérieure et extérieure (Dgssie), pointés à l’entrée ne s’intéressent qu’aux « pousse-pousse » et passagers qui portent sur eux certains bagages. Il n’y a pas de fouilles corporelles ni de vérifications des pièces d’identité comme par le passé. Certaines femmes couvertes compléments des « voiles intégrales » dont le port était interdit sur toute l’étendue du territoire en 2015, passent sans être inquiétées. Au milieu du pont, le passage est considérablement rétréci par les petits vendeurs des articles de tout genre. L’on peut voir étalés des sacs à mains pour dames et hommes, des habits, chaussures, de la banane plantain, du manioc, du savon, de cacahuète, de l’eau, etc. « Quand on voit une personne traverser la frontière avec un sac de voyage, on l’intercepte pour son identité et savoir le but de son entrée au pays mais ceux qui ont l’habitude de faire des va-et-vient, on les connait », justifie un policier, assis avec sa collègue en retrait sous un petit hangar. De l’autre côté du Cameroun, les policiers demandent à ceux qui entrent de présenter leur carte d’identité. Ceux qui n’en possèdent pas et qui n’arrivent pas à les convaincre du motif de leur déplacement paient une somme de 500 francs Cfa sans obtenir un reçu en contrepartie.

Guidjindandi Djono