Politique

La diaspora tchadienne manifeste en mémoire des victimes du 20 octobre

La diaspora tchadienne manifeste en mémoire des victimes du 20 octobre 1

La Plateforme de concertation de la diaspora tchadienne a organisé le 20 novembre dernier à la place des nations de Genève en Suisse, une manifestation en mémoire des victimes de la répression du 20 octobre dernier. La diaspora exige la justice pour ces nombreuses victimes et dit non à la prolongation de la transition et non la candidature du Président de transition aux futures élections post-transition.

Pour la diaspora tchadienne, cela fait un mois, jour pour jour, que la manifestation pacifique, a été réprimée dans le sang, par la junte au pouvoir à Ndjamena et dans les autres villes du Tchad. « Ces manifestants, à mains nues, avaient répondu à l’appel des coalitions des associations, de la société civile, et des partis politiques, pour dire : non à l’injustice, non à la prolongation de la période de transition, non à la reconduction de Mahamat Idriss Itno, chef de la junte militaire, à la tête de la transition, et non à sa candidature, aux élections présidentielles, suite à la Transition », indique la diaspora.

« Plus de 150 personnes ont été assassinées, par armes à feu, à bout portant, par les forces de l’ordre et corps assimilés, dont des civils, agissant sous les ordres des autorités gouvernementales. Près d’un millier des personnes ont été arrêtées et déportées, dans une prison de haute sécurité à Koro-toro, dans le désert au Nord du pays. Des centaines d’autres personnes sont portées disparues », relève la plateforme de la diaspora tchadienne qui poursuit qu’une « chasse à l’homme est en cours dans le pays, depuis cette fatidique journée du 20 octobre 2022. Des enlèvements des personnes, de jour et de nuit, se poursuivent à ce jour dans le pays. Des cadavres des personnes enlevées sont retrouvés, quotidiennement, autant dans la broussaille que dans les cours d’eaux du pays ».

La plateforme constate qu’à « l’intérieur du pays, notamment dans la zone sud du pays, plus agricole, des affrontements quotidiens, avec morts d’hommes systématiques, se poursuivent, entre les bouviers avec leur bétail transhumant et les agriculteurs sédentaires, suite aux dévastations des produits agricoles par les animaux des éleveurs ».

Pour la diaspora tchadienne, l’Union africaine a emprunté les voies de la France, en refusant de sanctionner le coup de force de la junte. Elle a toutefois exigé : « que la transition ne dépasse pas les 18 mois. Que les militaires devraient organiser les élections au cours de cette période, et rendre le pouvoir aux nouvelles autorités gouvernementales, dont le président seraient élu, au terme de ces 18 mois. Qu’aucun membre de la junte militaire ne soit candidat aux élections présidentielles, à l’issue de la transition ».

Malheureusement, regrette la diaspora, la junte militaire n’a pas respecté ses engagement. « Un simulacre de dialogue, intitulé « dialogue national inclusif et souverain » a été organisé en août et début septembre. Ce dialogue n’a d’inclusif que de nom, a exclu une grande partie des tchadiens. Les partisans du système réuni à cette rencontre ont conforté la volonté de la junte en prolongeant la transition de deux ans et la reconduction de Mahamat Idriss Itno en lui arrogeant tous les pouvoirs.. ».

La diaspora tchadienne, réunie à la place de la nation de Genève, condamne avec la dernière énergie ces crimes et assassinats ainsi que les traques et les intimidations érigés en système de gouvernance contre le peuple tchadien. Elle appelle la « France, marraine de ce système de gouvernance, depuis le père Déby jusqu’au fils actuellement, à être du côté du peuple et non des bourreaux. Elle appelle également « la justice internationale, notamment la Cour pénale internationale (Cpi) à s’autosaisir du dossier afin que les auteurs et complices de ces crimes soient traduits en justice, soient punis conformément aux textes en vigueur ».

Nadjita Namlengar