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Cimetière de Toukra : un chemin de croix pour rendre visite aux morts

Cimetière de Toukra : un chemin de croix pour rendre visite aux morts 1

Le 1er novembre de chaque année, la communauté catholique à travers le monde célèbre la fête des saints ou le Toussaint. Au Tchad, il est de coutume de se rendre au cimetière pour nettoyer les tombes et rendre hommage aux disparus. Cette année, avec la cru des fleuves Chari et Logone, les chemin pour accéder aux cimetières de Ngonmba et de Toukra sont inondés, rendant ainsi l’accès difficile.

A la descente de la voie principale du cimetière de Toukra, motos et voitures sont stationnées. Les parents et proches et morts enterrés à Toukra attendent de monter dans les pirogues. Après quelques minutes d’attente, nous montons dans une pirogue. Le chemin est long, environ un kilomètre, la pirogue tangue et la peur gagne les passagers. « Doucement ! J’ai peur », lance Eveline. « Ne bougez pas trop madame. Il faut garder l’équilibre », répond le piroguiers.

Dans la pirogue, nous observons certaines personnes qui, fatiguées d’attendre les pirogues, décident de patauger. Avec l’eau qui dépasse la hanche, ils avancent doucement. Certains ont même enlevé les habits et pantalons pour mieux avancer.

Au cimetière, l’engouement n’est de comme d’habitude. Très peu de personnes parviennent à se rendre au cimetière pour nettoyer les tombes. Les herbes ne pas sont brûlés comme les années passées. « Je pensais que l’eau allait envahir toutes les tombes donc je suis venu juste pour constater. Malgré l’eau n’a pas pris la tombe de mon oncle, je ne peux pas nettoyer parce que je suis venu avec rien en main », raconte, Djigamré.

Beaucoup de tombes sont envahies par les herbe. Et l’eau avance également sur une partie des tombes. « Depuis trois ans, je viens nettoyer la tombe de ma mère. Cette année je suis venue faire la même chose, mais la tombe est dans l’eau », regrette Nadège. « C’est une fête pas comme les autres. Cette année avec la montée des eaux, beaucoup de familles ne sont pas venues au cimetière », constate Éric, un habitué du lieu.

Pendant que les proches des personnes mortes se plaignent, les piroguiers se frottent les mains. Il faut un 500 francs Cfa pour un aller retour au cimetière avec la pirogue. « Je prend jusqu’à dix personnes par tour, donc je peux facilement avoir 5000 francs à chaque aller-retour », informe Mbaïram, un piroguier.

Nadjita Namlengar