Politique

Chefferie : l’alerte des cadres de Donia

Chefferie : l’alerte des cadres de Donia 1

Les cadres de Donia, un canton dans la province du logone oriental annoncent leur opposition à l’intronisation de Takoral Rodrigue, comme chef de canton. Ce dernier ne serait pas de la lignée de la chefferie, ni même son défunt père qui n’avait géré selon eux, le canton temporairement.

Plusieurs tentatives d’intronisation de Mbaïtar Rodrigue, chef de canton de Donia ont été avortées depuis sa nomination par décret du 13 mars 2021. Le fils de Mbaïtar Takoral, est contesté par la population du canton Donia qui estime que ni lui, ni même son défunt père qui s’est fait installer chef de canton. « En avril 1962, Boykas a été le premier chef de canton démocratiquement élu (…). Pour des raisons des politiques obscures, la gestion du canton a été confiée sans acte administratif au chef de canton voisin de Miladi, provocant des réactions et réclamations jusqu’à la guerre civile de 1979. C’est dans cette confusion que le gendarme Mbaïtar Takoral Patrice (…) s’est fait installer chef de canton à Moundou et non à Donia provisoirement en attendant de s’effacer pour les ayant-droits, selon ses propres termes », précise Dr fidèle Molélé Mbaïndingatoloum, désigné.

Après son décès, les populations qui souhaitent que le canton reviennent à une personne de la localité se sont concertées et signé un procès-verbal pour s’opposer à la nomination de l’un de ses enfants. « Contre toute attente, le décret du 13 mars portant nomination de Takoral Rodrigue, chef de canton de Donia en remplacement de son défunt père à été pris en pleine campagne électorale. En date du 12 avril, nous avons adressé au ministère de l’administration du territoire, un recours gracieux en annulation de ce décret. A la surprise générale la délégation départementale arrive pour l’installation. Alertée, la population s’est mobilisée pour investir la place publique préparée pour l’installation », ajoute-t-il.

En dépit de refus de la population locale et des responsables coutumiers, les autorités font d’après lui le forcing en multipliant des intimidations pour « jumeler l’installation du comité de gestion de la commune avec l’intronisation du chef contesté ». L’installation de Takoral Rodrigue sera d’après lui de nature à créer de trouble à l’ordre public. « Il est issu d’un monsieur qui n’est pas du terroir. Son grand-père était arrivé à Donia étant adulte et en qualité de catéchiste de l’église catholique, avant de s’installer comme couturier puis  fabriquant de pirogues et cultivateur », ajoute-t-il.

Pour la paix sociale dans la localité, il invite les autorités à prendre en compte la préoccupation de la population locale. « Nous invitons ces politiciens qui tirent les ficelles dans l’ombre à s’exprimer à visage découvert à cette population qui exprime son ras-le-bol s’ils sont vraiment de Donia et que la chefferie cantonale les concerne », a-t-il lancé.

Stanyslas Asnan