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La colère des «étudiants les mieux traités du monde»

La colère des «étudiants les mieux traités du monde» 1

 

La colère des «étudiants les mieux traités du monde»

Cette semaine, les étudiants des Universités de N’Djaména,  Moundou et ceux du Burkina ont manifesté pour rappeler à l’état qu’étant «les mieux traités du monde», ils ont droit à leurs bourses et pouvoir continuer à aller en cours sans êtres renvoyés de leurs logements pour impayés.

Moundou, vendredi 11 mars 2016. Une manifestation spontanée d’étudiants de l’Université de Moundou, en grève depuis trois semaines, perturbe les cours dans les écoles et lycées. Les forces de l’ordre entrent en action et dispersent les manifestants. 7 étudiants sont interpellés et gardés à la brigade de recherche de la gendarmerie en attendant de les présenter à la justice. Une situation qui risque de ne pas favoriser le retour au calme quand on sait que sur le campus de Bonon, aucun étudiant n’a perçu un kopek au titre de la bourse pour l’année en cours. Une situation que partagent la plupart des universités du pays et de l’étranger.

Celui des étudiants de l’institut burkinabé 2ie est alarmant. Privés de bourses depuis plusieurs mois, ils ont été purement et simplement chassés des amphis et dortoirs parce que l’Etat tchadien, bailleurs de leur bourse n’a pas honoré ses engagements. C’est depuis septembre 2014 que cette situation perdure et malgré plusieurs mouvements d’humeurs, le mouvement n’a pas eu de suite. Obligés de vivre de préceptorat et des efforts de leurs parents, les 380 étudiants qui végètent au Burkina Faso n’entendent pas rentrer au pays sans diplôme.  « Nous ne pouvons pas envisager de rentrer au pays sans toutefois avoir un diplôme parce que c’est humiliant. » affirme Mabrouka Mahamat, étudiante en infrastructures et réseaux économiques au cours de la conférence de presse qu’ils ont animée vendredi dernier à Ouaga. En plus, ils annoncent leur intention d’occuper les locaux de l’ambassade du Tchad au pays des hommes intègres parce que chassés de leurs logements pour défaut de paiement. Deux tranches de vies «des étudiants les mieux traités du monde».

Madjiasra Nako