Societé

Violences basées sur le genre : lancement du projet ’’le défi de crise à oubliée’’

Violences basées sur le genre : lancement du projet ’’le défi de crise à oubliée’’ 1

Un consortium d’Ong et d’organisations de la société civile (Osc) réunies sous l’égide de la fondation Acra lancent le projet ’’ le défi de crise à oubliée’’ ce mercredi 28 mars 2019 pour lutter contre les violences basées sur le genre et faire face la crise humanitaire au Tchad.
C’est un projet de cinq ans, cofinancé par l’Union Européenne qui vise à contribuer à l’égalité hommes-femmes et à l’émancipation des femmes et des jeunes filles au Tchad. Estimé à plus de cinq millions d’euro, 65% du budget de ce projet sera consacré à renforcer la capacité d’identification, de conception et de mise en œuvre au niveau opérationnel et financier des projets des organisations de la société civile tchadienne à prévenir toute forme de violences contre les filles et femmes et promouvoir une culture fondée sur les droits. Selon la coordinatrice Pays de la fondation Acra, Silvia Fregoso, cette approche dynamique permet de s’engager dans la continuité afin que la prévention des violences sexuelles et sexistes devienne une réalité au Tchad. « Les femmes et filles sont souvent victimes d’une discrimination due aux normes culturelles et aux pratiques traditionnelles négatives qui entravent le plein exercice de leurs droits fondamentaux. Nous reconnaissons les efforts du Tchad pour lutter contre ces violences sexuelles et sexistes mais malgré l’existence des instruments, l’égalité des genres, l’élimination des écarts dans le domaine de l’éducation, de la formation et de l’emploi, l’accès égal aux opportunités et aux prises de décisions ne sont pas encore une réalité », précise-t-elle.
Pour le chef de coopération de la délégation de l’Union Européenne au Tchad, Arnaud Borchard, ce projet permettra d’voir un impact considérable sur le terrain. « Ce projet qui dure cinq ans a une longueur inhabituelle dans le cadre des projets de l’Union Européenne. Il permettra d’avoir un impact considérable sur le terrain. Nous allons non seulement agir sur des choses qui touchent directement la mentalité des populations mais aussi faire un travail de sensibilisation et de formation », ajoute-t-il.
Selon l’association pour promotion des libertés fondamentales au Tchad (Aplft), plus de 514 cas de violences basées sur le genre ont été enregistrés en 2018 au Tchad dont 64 cas de viols. Parmi ces violences, on dénombre 410 femmes et 58 filles de moins de 18 ans.
Les organisations non-gouvernementales et les organisations de la société civile qui vont piloter ce projet qui concerne six provinces du Tchad dont N’Djaména sont entre autres, la fondation Acra, la Cellule de liaison et d’information des associations féminines (Celiaf), le forum des éducatrices africaines (Fawe), le centre de recherche en Anthropologie et sciences humaines (Crash) et de la radio associative Fm liberté.
Stanyslas Asnan