Politique

« Un vrai dialogue inclusif et sa préparation ne peuvent se faire sans les partis politiques(…)qui sont exclus du processus officiel »

« Un vrai dialogue inclusif et sa préparation ne peuvent se faire sans les partis politiques(…)qui sont exclus du processus officiel » 1

Des personnalités de la société civile, de la diaspora et des leaders des partis politiques de l’opposition ont signé un communiqué conjoint pour exiger un dialogue national véritablement inclusif et réellement souverain.

A un mois du début du dialogue dit « inclusif « , des voix se lèvent au sein de la classe politique tchadienne mais aussi de la diaspora ainsi que du côté des leaders de la société civile pour exiger une représentativité équilibrée des représentants de toutes les forces vives. Si les signataires de ce communiqué se réjoui de l’annonce du président de la junte Mahamat Idriss Déby au réveillon de la Saint-Sylvestre  sur le caractère souverain du dialogue national inclusif et son engagement pour la mise en place d’une constitution adoptée par voie référendaire suivie « des élections générales, transparentes, libres, crédibles et démocratiques », ils exigent la révision de la Charte de transition.

Pour inclure cette souveraineté, ils exigent d’une part la non-éligibilité des dirigeants de la transition à des postes électifs à la fin de la transition. « Ceci vise à apaiser et créer la confiance pour aller à un dialogue national serein. Le refus de le faire jette des suspicions légitimes », ont-ils noté. Ils attendent que président du gouvernement pourrait à défaut signer une ordonnance pour proclamer la souveraineté de ce dialogue. « Le président du Conseil militaire de transition en faisant cela rentrera inévitablement dans l’histoire du Tchad comme celui qui a pris de grandes décisions pour contribuer à ramener la paix et réconcilier les Tchadiens et les forces vives lui en sauront gré », ajoutent-ils.

Pour eux, la validité de la souveraineté repose sur une 2ème exigence importante, à savoir « la participation équilibrée et représentative de toutes les forces vives de la société tchadienne sans exclusion ». Ils estiment par ailleurs que la mission de définir le format du dialogue et d’établir l’agenda et la liste consensuelle des participants à ces assises ne peut être confiée au Comité d’organisation du dialogue national inclusif (Codni) dans sa forme actuelle (non inclusive). « Tous ceux qui aiment ce pays doivent comprendre qu’un vrai dialogue inclusif et sa préparation ne peuvent se faire sans les partis ou coalitions des partis politiques importants, les associations de la société civile et syndicats qui sont actuellement exclus du processus officiel », assurent-ils.

« Ces forces ne peuvent être traitées de façon humiliante et méprisante avec des appels à venir prendre les strapontins dans une salle déjà occupée par la force, sachant que c’est la meilleure manière très hypocrite et cynique de les exclure, et de proclamer qu’elles ne veulent pas aller au dialogue qu’elles revendiquent pourtant avec force et à haute voix », dénoncent-ils dans ce communiqué. Les organisations signataires du présent communiqué appellent le président du conseil militaire de transition à aller jusqu’au bout de ses efforts pour une souveraineté assurée et protégée du dialogue national inclusif. À la communauté internationale, elles demandent un soutien dans cette direction.

Le communiqué est conjointement signé par les Présidents du Groupe d’appel du 1er juin Bedoumra Kordjé, des Démocrates Pr Avocksouma Djona Atchénémou, des porte-paroles de la coordination des actions citoyennes Wakit Tamma Max Loalngar, de la plaforme de la diaspora Haroun Zorrino et du coordinateur de l’Unpt (Une nation pour tous), Abdel-Salam Cherif.

Stanyslas Asnan